été conservée par d’autres Purâṇas, tels que le Vâichṇava[1], l’Âgnêya[2], le Vâyavîya[3], le Mâtsya[4], le Brahmavâivarta[5], le Kâurma[6] et notre Bhâgavata[7]. Elle se distinguait donc de la liste du Dêvîbhâgavata, qui commence par le Mâtsya[8], et de celle du Pâdma, ouvrage qui, selon son propre texte, est le premier des dix-huit Purâṇas[9].
Quoi qu’il en soit, et sans entrer ici dans une discussion pour laquelle nous ne possédons encore que des matériaux trop peu nombreux et qui n’ont pas été examinés par la critique, il est déjà permis de dire que si les titres des Purâṇas actuels ne se sont rencontrés jusqu’à présent que dans des commentateurs modernes et dans les Purâṇas eux-mêmes, le nom de Purâṇa n’en est pas moins antique dans l’Inde. On peut donc croire qu’il existait anciennement dans ce pays, sinon des recueils, du moins des récits destinés à conserver le souvenir des fiables cosmogoniques, et l’histoire des Dieux, des héros et des sages. C’est ce qu’affirme positivement Colebrooke, quand il avance que les noms d’Itihâsa et de Purâṇa sont antérieurs à Vyâsa, le compilateur des Vêdas[10]. Les textes où l’on trouve le second de ces noms le placent d’ordinaire, ainsi que
- ↑ Vâichṇava Purâṇa, ms. beng. no xii, fol. 145, v. l. 4 ; Râdhâkânta Dêva, au mot Purâṇa, p. 2195, col. 1.
- ↑ Âgnêya Purâṇa, ms. beng. no xiii, fol. 193 v. l. 4.
- ↑ Vâyavîya Purâṇa, ms. beng. no ix, fol. 3 r. l. 3.
- ↑ Mâtsya Purâṇa, man. beng. no xviii, fol. 67 v. l. ult.
- ↑ Râdhâkânta Dêva, au mot Purâṇa, p. 2193, col. 1.
- ↑ Wilson, Mackensie Collect. t. I, p. 41.
- ↑ Bhâgavata, l. XII, ch. vii, st. 23, et ch. xiii, st. 4 sqq.
- ↑ Wilson, Mackenzie Collect. t. I, p. 48 ; voyez encore le témoignage du Dêvibhâgavata lui-même, qui est invoqué au paragraphe 4 du troisième traité de critique sur le Bhâgavata, dont je donnerai la traduction ci-dessous, d’après un manuscrit de la Compagnie des Indes, p. lxxx.
- ↑ Râdhâkânta Dêva, au mot Purâṇa, p. 2194, col. 1 ; Wilson, Essays on the Pur. dans Journ. of the Roy. As, Soc. t. V, p. 65. M. Wilson remarque judicieusement que la prétention du Pâdma confirme plutôt qu’elle n’invalide l’autorité de la liste qui, dit-il, selon tous les témoignages, s’ouvre par le Brâhma.
- ↑ Miscell. Essays, t. I, p. 11.