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27. Dont le visage est, pour ceux qui le contemplent, une coupe d’ambroisie, dont la poitrine est l’asile de Çri, les bras celui des Gardiens du monde, et les pieds semblables au lotus celui de ses fidèles serviteurs qui chantent sa gloire.

28. Sous les éventails et le parasol blanc qui l’abritaient, au milieu de la pluie de fleurs qui tombait sur son chemin, avec ses vêtements jaunes et sa guirlande de fleurs des bois, il brillait comme un nuage éclairé à la fois par le soleil, la lune, l’arc-en-ciel et les éclairs.

29. Entrant ensuite dans la maison de ses parents, après avoir reçu les embrassements de celles qu’il révérait comme autant de mères, il se prosterna avec empressement aux pieds des sept femmes [de Vasudêva], dont la première était Dêvakî.

30. Celles-ci, en le relevant, le serraient sur leur cœur, troublées par l’excès de la joie ; l’émotion qu’elles éprouvaient faisait couler le lait de leurs seins et les larmes de leurs yeux.

31. Bhagavat entra ensuite dans son palais, cette demeure sans égale, pourvue de tout ce qui peut satisfaire les désirs, et où se trouvaient seize mille pavillons pour ses épouses.

32. D’aussi loin que ses femmes virent leur époux qui revenait après une longue absence, animées du plus vif empressement, et la pudeur peinte dans les yeux et sur le visage, elles s’élancèrent avec précipitation de leurs sièges, et se détachèrent de toute autre pensée, quittant même les cérémonies qu’elles accomplissaient.

33. Dans l’excès de leur affection, elles embrassaient leur mari en pensée, puis de leurs regards, puis par leurs enfants ; oubliant, dans leur trouble, la réserve de leur sexe, elles cherchaient en vain à retenir les larmes qui s’échappaient de leurs yeux.

34. Présent et absent tout à la fois auprès de chacune d’elles, le Dieu passait à chaque instant dans les bras d’une nouvelle épouse : quelle est donc celle qui pouvait cesser de jouir de la présence de celui dont Çrî (la Fortune et l’épouse de Vichṇu), tout inconstante qu’elle est, n’abandonne jamais les pas ?

35. Ainsi, lorsqu’après avoir, semblable au vent qui excite le feu, enflammé les haines des rois, nés pour opprimer la terre et dont les