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dont tu as fait, dans ta confiance, ton ministre, ton ambassadeur et ton écuyer.

21. C’est que cet Être qui est l’âme de l’univers, qui voit tout avec la même indifférence, qui est affranchi de la dualité, de l’égoïsme et de toute passion, remplit ces divers rôles, sans que l’égalité de ses sentiments en soit jamais altérée.

22. Et cependant, ô maître des hommes, vois toute sa compassion pour ceux qui lui sont exclusivement dévoués : au moment où je vais rendre le dernier soupir, Krĭchṇa lui-même consent à se montrer à moi.

23. Il est délivré des désirs et des œuvres, le sage appliqué au Yoga qui, au moment d’abandonner ce corps, célèbre d’une voix [mourante] le nom de Krĭchṇa, après avoir déposé en lui son cœur avec dévotion.

24. Qu’il jette donc un regard sur moi, à l’instant où je me sépare de mon corps, le Dieu des Dêvas, aux quatre bras, dont les yeux bruns animés par le sourire de la bienveillance éclairent un visage beau comme le lotus, Bhagavat, la voie de la contemplation !

SÛTA dit :

25. Ainsi parlait le héros couché sur un lit de flèches ; Yudhichaṭhira l’ayant entendu, le pria de lui exposer les différentes espèces de devoirs, pendant que les Rĭchis écouteraient.

26. Les devoirs imposés à l’homme par sa nature, par sa classe, par sa condition, et qui se rapportent au double état de l’homme [l’action et l’inaction], états dont l’un est caractérisé par la passion et l’autre par l’absence de passion ;

27. Les devoirs de l’aumône, les devoirs des rois, les devoirs du salut dans tous leurs détails, les devoirs des femmes, les devoirs qui plaisent à Bhagavat, présentés tantôt d’une manière abrégée, tantôt avec des développements ;

28. Les règles relatives à la vertu, à la richesse, au plaisir, au salut, avec les moyens d’obtenir ces divers biens : tout cela, ô soli-