Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 1.djvu/227

Cette page a été validée par deux contributeurs.

19. Toi qui, enveloppé du voile de Mâyâ, te dérobes à mon ignorance, toi qui es supérieur à la science née des sens (Âdhôkchadja), toi qui es immuable : tu échappes aux regards de l’homme trompé, comme l’acteur sous son déguisement théâtral.

20. Si tu es [venu ici-bas] pour donner aux sages livrés à une contemplation profonde, à ces solitaires dont l’âme est sans tache, la règle de leur dévotion, comment pourrons-nous te voir, nous qui ne sommes que des femmes ?

21. Adoration, adoration à Krĭchṇa, fils de Vasudêva, enfant chéri de Dêvakî, à Gôvinda, au jeune berger du pasteur Nanda !

22. Adoration à celui dont le nombril produit un lotus, à celui qui porte une guirlande de lotus, à celui dont les yeux sont beaux comme le lotus, à celui dont les pieds sont ornés de lotus !

23. Hrĭchîkêça (Vichṇu) ! de même que tu as délivré Dêvakî, prisonnière du méchant Kam̃sa, des chagrins d’une longue captivité, ainsi, ô mon souverain protecteur, tu m’as sauvée à plusieurs reprises, avec mes enfants, d’une foule de malheurs.

24. Ô Hari ! tu nous as sauvés du poison, de l’incendie, de la vue des démons qui dévorent les hommes, de l’assemblée des méchants, des horreurs d’un séjour dans la forêt ; tu nous as sauvés, dans mille batailles, de l’atteinte des flèches lancées par de nombreux guerriers aux grands chars, et enfin du javelot du fils de Drôṇa.

25. Ô précepteur de l’univers ! que de tels malheurs nous accablent et partout et toujours, pourvu que nous jouissions de ton aspect qui exempte l’homme de revoir une seconde existence !

26. L’homme que sa naissance, son pouvoir, sa renommée, sa fortune enflent d’orgueil, n’est certainement pas digne de t’appeler par ton nom, toi l’objet des hommages des malheureux !

27. Adoration à celui dont les malheureux font la richesse, à celui qui anéantit les résultats des [trois] qualités, à celui qui trouve son plaisir en lui-même, à celui qui jouit de la quiétude, à celui qui dispose de la délivrance absolue !

28. Je crois que tu es Kâla, Îçâna (Çiva) ; que tu es sans commencement et sans fin ; que tu es le Seigneur suprême, pénétrant égale-