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8. Après avoir rédigé et arrangé méthodiquement cette composition consacrée à Bhagavat, le solitaire la fit lire à Çuka son fils, qui s’était voué à l’inaction.

ÇÂUNAKA dit :

9. Et ce solitaire voué à l’inaction, qui. dédaignait complètement toutes choses, et trouvait son plaisir en lui-même, pourquoi donc lut-il cette grande composition ?

SÛTA dit :

10. C’est avec un entier désintéressement que les solitaires qui trouvent leur plaisir en eux-mêmes, adressent, quoique affranchis de tous les liens, leur dévotion au puissant Vichṇu, [en disant :] Ce sont là les qualités de Hari.

11. C’est l’esprit fixé sur les qualités de Hari, que le bienheureux fils de Vâdarâyaṇa, toujours ami des hommes qui se consacrent à Vichṇu, a lu cette grande histoire.

12. Je vais raconter la naissance, les actions et la mort du Rĭchi des rois, Parîkchit, et le départ des fils de Pâṇḍu, comme introduction à l’histoire de Krĭchṇa.

13. Quand, dans la lutte entre les fils de Kuru et le parti des Srǐndjayas, les braves guerriers eurent quitté la terre pour la demeure des héros, et qu’un coup de la massue de Vrĭkôdara (Bhîma) eut brisé les cuisses et le sceptre du fils de Dhrĭtarâchtra,

14. Drâuṇi (Açvatthâman) croyant satisfaire son maître, coupa la tête aux enfants de Krĭchna (Drâupadî), pendant qu’ils dormaient ; acte barbare qui indigna Duryôdhana, et qui couvrit d’opprobre celui qui s’en était rendu coupable.

15. La mère apprenant la mort de ses enfants chéris, consumée par une douleur cruelle, les yeux noyés d’un torrent de larmes, s’abandonnait à ses sanglots ; le guerrier aux nombreuses aigrettes (Ardjuna) lui fit cette promesse pour la consoler :