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27. Ne pouvant calmer l’agitation de son âme, le sage, habile dans la loi, assis solitaire sur le pur rivage de la Sarasvatî, prononça, dans le trouble de ses pensées, les paroles suivantes :

28. Inébranlable dans ma dévotion, j’ai adressé aux Vêdas, à mes Gurus (maîtres spirituels), aux feux consacrés, un hommage sincère, et j’ai obéi aux ordres qui m’étaient donnés.

29. J’ai exposé le sens des Vêdas sous le déguisement du nom de Bhârata, de ce livre où le devoir et les autres objets sont enseignés aux femmes, aux Çûdras et aux autres classes même.

30. Et cependant l’âme qui anime mon corps, et, avec cette âme, l’Esprit suprême, ne semble pas avoir atteint à la perfection ; comme si, au milieu de la splendeur que donne l’étude du Vêda, il manquait quelque chose à sa sainteté.

31. Eh quoi ! serait-ce que je n’ai pas exposé suffisamment les devoirs que recommande Bhagavat, devoirs chers aux religieux, également chers à Atchyuta (Vichṇu) ?

32. Pendant que Krĭchna (Vyâsa), qui se sentait coupable, roulait dans son âme ces réflexions pénibles, Nârada vint à son ermitage, au lieu indiqué précédemment.

33. Remarquant son approche, le solitaire se leva en toute hâte pour aller à sa rencontre, et reçut, avec les honneurs prescrits par la loi, Nârada que révèrent les Suras.


FIN DU QUATRIÈME CHAPITRE, AYANT POUR TITRE :

ARRIVÉE DE NÂRADA,

DANS LE PREMIER LIVRE DU GRAND PURÂṆA,

LE BIENHEUREUX BHÂGAVATA,

RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMA ET COMPOSÉ PAR VYÂSA.