CHAPITRE IV.
ARRIVÉE DE NÂRADA.
1. Après qu’il eut cessé de parler, le vieux chef des solitaires occupés à célébrer le long sacrifice, Çâunaka, qui possédait le Rĭg-vêda, le remerciant, lui adressa ainsi la parole.
2. Sûta, illustre Sûta, toi le premier des sages dont on écoute la voix, raconte-nous cette pure histoire de Bhagavat, que récita le bienheureux Çuka.
3. Dans quel Yuga, dans quel lieu, pour quel motif et d’après quel conseil le solitaire Krĭchna (Dvâîpâyana Vyâsa) composa-t-il cette collection ?
4. Son fils, le grand Yôgin, voyant tout avec indifférence, affranchi de toute distinction, livré à une méditation profonde, à l’abri du sommeil, impénétrable, passait, parmi les hommes, pour un insensé.
5. Un jour, des nymphes célestes virent [en se baignant] le Rǐchi couvert de ses vêtements, qui suivait son fils [complètement nu]. Honteuses, elles s’enveloppèrent de leur voile : mais ce n’était pas, chose étonnante, la nudité de Çuka qui alarmait leur pudeur ; et comme son père, s’apercevant de cette merveille, leur en demandait la cause : À tes yeux, dirent-elles, les sexes sont encore distincts ; ils ne le sont plus aux yeux de ton fils, dont la vue est pure.
6. Dis-nous comment, après être arrivé dans le pays de Kurudjâggala, il fut remarqué par les habitants, parcourant la ville d’Hâstinapura, comme un insensé, un muet ou un idiot.
7. Dis-nous comment eut lieu, entre le solitaire et le Rĭchi des