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8. La stricte observation des devoirs imposés aux hommes, quand elle ne peut leur inspirer de l’amour pour les histoires de Vichvaksêna (Vichṇu), n’est réellement que de la peine en pure perte.

9. En effet l’avantage qui résulte du devoir porté jusqu’au renoncement au monde, n’est réellement pas un avantage ; et le plaisir qu’on retire d’un avantage exclusivement obtenu par l’accomplissement du devoir, ne passe pas pour un gain véritable.

10. Ce n’est pas non plus un gain véritable que la satisfaction des sens produite par le plaisir, laquelle n’existe qu’autant que dure la vie ; et ce n’est pas un avantage de la vie que le désir de connaître la vérité, lequel résulte d’actes accomplis en ce monde.

11. Les sages qui connaissent les principes appellent Vérité (ou réalité), la science qui n’admet pas la dualité ; ce principe est nommé par les uns Brahma, par les autres Paramâtman (l’Esprit suprême), par ceux-là Bhagavat.

12. Mais les solitaires qui ont de la foi, et dont la dévotion, fondée sur la révélation, est soutenue par la science et par le détachement de tout désir, voient au sein de leur propre âme ce principe qui est l’Esprit [suprême].

13. C’est donc, ô les meilleurs des Brahmanes, c’est le culte rendu à Hari qui est pour les hommes, quelle que soit leur classe et leur condition, le véritable résultat de la stricte observation du devoir.

14. Voilà pourquoi Bhagavat, le chef des Sâtvats, doit être à tout instant l’objet exclusif de l’attention, de la louange, de la méditation et du respect des hommes.

15. Eh ! Qui n’aimerait les histoires de cet être divin ? La méditation qui le prend pour objet, est comme un glaive avec lequel les sages tranchent le lien de l’action qui enchaîne la conscience.

16. Le plaisir, ô Brahmanes ! que l’on prend aux histoires du fils de Vasudêva, naît dans l’homme doué de foi et désireux d’en entendre le récit, de son respect pour les sages éminents, lequel vient du culte qu’il rend aux étangs sacrés.

17. Dans sa bienveillance pour les hommes vertueux qui écoutent