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celle qui donne la béatitude et fait disparaître les trois espèces de douleurs. C’est le divin Bhâgavata composé par le grand solitaire [Nârayana]. À peine les hommes purs, désireux de l’entendre, le connaissent-ils, qu’Içvara (le Seigneur) fixe son séjour dans leur âme. D’autres livres ont-ils un tel pouvoir ?

3. Le Bhâgavata est tombé de la bouche de Çuka sur la terre, comme un fruit détaché de l’arbre fécond de la loi (le Vêda) et dont le suc est l’Amrǐta (l’Ambroisie) même. Ô vous tous dont le goût exercé sait reconnaître ce qu’on lui présente, savourez sans cesse ce divin breuvage, au sein même de la libération !

4. Ôm ! Dans la forêt de Nâimicha, consacrée à Vichṇu, Çâunaka et les autres Rǐchis célébraient le sacrifice de mille années pour obtenir le ciel.

5. Un jour ces solitaires, après avoir jeté dans le feu l’offrande du matin, adressèrent avec respect la question suivante à Sûta, leur hôte, assis devant eux.

LES RǏCHIS dirent :

6. Pieux solitaire, tu n’as pas seulement lu, tu as encore raconté les Purâṇas avec les Itihâsas (les histoires) et les livres des devoirs.

7. Que connurent et le bienheureux Vâdarâyana (Vyâsa), le plus parfait des sages habiles, dans le Vêda, et les autres solitaires qui savent que l’être a deux formes, l’une supérieure et l’autre inférieure.

8. Grâce à leur bienveillance, tu sais tout cela d’une manière approfondie ; tes maîtres ont révélé ce mystère même à leur disciple bien-aimé.

9. Maintenant, sage vénérable, hâte-toi de nous raconter ici ce dont tu as si bien reconnu la vérité, ce qui assure aux hommes la plénitude du bonheur.

10. Dans l’âge de Kali, où nous sommes, la vie est généralement de peu de durée ; les hommes sont indolents ; leur intelligence est lente, leur existe difficile ; bien des maux les accablent.

11. De tant de récite où sont recommandés de si nombreux