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PRÉFACE.

des écoles brahmaniques eit d’identifier par le nom les êtres entre lesquels se révèlent quelques rapports, soit métaphysiques, soit matériels, et que celle de la mythologie est de personnifier tout jusqu’aux abstractions les plus hautes, on aura une idée de la perplexité que doit produire l’emploi d’un terme dont les acceptions diverses, loin d’être définies, sont le plus souvent confondues à dessein. Suivant le plus ou moins haut degré de personnification que j’ai cru reconnaître dans le mot Parucha, je l’ai conservé ou je l’ai traduit ; mais je conviens que le mot Esprit n’est quune traduction fort imparfaite, et que souvent le terme propre eût été Dieu, et d’autres fois l’âme humaine. Les erreurs que j’ai commises en ce genre perdront, je l’espère, une partie de leur gravité aux yeux du lecteur qui sera en état de se faire par lui-même une idée des obstacles contre lesquels j’ai eu à lutter dans le cours de ce travail.

Au nombre des secours sur lesquels je croyais pouvoir compter, quand j’ai entrepris cette traduction, j’avais placé le volume publié, en 1788, par Foucher d’Obsonville, sous le titre un peu singulier de Bagavadam, ou Doctrine divine, ouvrage indien, canonique. Ce volume, qui n’a que 348 pages, est la traduction française d’une version tamoule du Bhâgavata ; et quoique son peu d’étendue suffît seule pour m’avertir que je ne devais y chercher qu’un abrégé très-succinct du poëme original, j’espérais cependant pouvoir m’en servir au moins comme d’une table des matières. Mes espérances ont été déçues, et cet ouvrage m’a été tout à fait inutile, même sous ce point de vue déjà si restreint, non pas seulement à cause de la manière incorrecte et barbare dont les noms propres y sont transcrits, mais encore à cause des suppressions qu’y a subies l’original. Ces suppressions ne viennent pas, autant du moins que j’en puis juger, de la tra-