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PRÉFACE.

« dont la chevelure se redresse. » Les faits que je signale ici sont d’ailleurs très-peu nombreux ; et si je me suis trompé, mon erreur, qui vient de la confiance que j’ai accordée au conunentaire de Çrîdhara, sera facilement corrigée par le lecteur, dont les observations présentes ont pour but d’éveUler l’attention.

Plus on avancera dans la connaissance de llnde, plus on aura de raisons d’excuser les fautes de ce genre qui déparent nécessairement une première traduction. On reconnaîtra, par exemple, que les commentateurs sont souvent en contradiction entre eux, et que des ouvrages d’une grande autorité donnent pour un même terme des explications fort différentes les unes des autres. Selon le Mabâbhârata, Hari, l’un des noms les plus célèbres de Vichnu, désigne le Dieu à la couleur verte, parce que hari signifie vert[1]. Selon le Bhâgavata, ce nom signifie « celui qui enlève « la douleur, » parce qu’il dérive du radicsd krî (enlever) ^^ et cette interprétation toute métaphysique est admise par un des commentateurs du Gîtagôvinda ^^ Ici comme plus haut, le Mahâbhârata préfère l’interprétation la plus matérielle, celle peut-être à laquelle un traducteur européen serait le moins tenté de songer. H n’en est pas de même du nom de Kêçava, qu’on est si naturellement porté à traduire par chevelu, puisque tel est le sens propre de cet adjectif. Le compilateur du Mahâbhârata, qui attache à ce nom une efl&cacité particuhère, pense qu’on l’attribue à Vichnu, parce que les rayons lumineux du soleil et de la lune forment la chevelure de ce Dieu (^) ; et une autre légende raconte qu’il lut donné à Krïchna, parce que ce héros naquit, avec Balarâma son

^ Mahdbhdraia, Çàntiparvan, st. 13227, ^ Gîtagôvinda, p. 73, éd. Lassen.

t. m, p. 834. ^ Makibhdrata, Çàntiparvan, st. 1 3 1 78,

^ Bhâgavata, 1. II, ch. vii, st. 2 ; on ex— t. m, p. 829. plique à peu près de même Harimédhas.

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