Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 1.djvu/165

Cette page n’a pas encore été corrigée
clv
PRÉFACE.

sion d’entrer dans le détail de ce grand sujet, et d’interroger Mâitrêya sur l’origine, l’existence et la destination de lunivers, sur celle de Thomme, sur son état futur, sur ses devoirs en ce inonde, et sur la nature de la science qu’il doit chercher à obtenir. Ce morceau a une grande ressemblance avec celui que le poète a mis dans ia bouche de Parîkchit, à la fin du second livre, et cela ne doit pas nous étonner, puisque dans le plan de l’auteur, Parîkchit ne fait que désirer savoir ce que Vidura avait antérieurement exprimé l’intention de connaître. Mais il n’en est pas moins vrai que pour le lecteur européen, surtout lorsqu’il n’est pas préparé à ces perpétuels changements de personnages, il. y a, dans les répétitions d’idées que ces changements entraînent, un vice radical de composition que rien ne peut excuser. Ce vice est encore augmenté ici par le retard qu’il apporte à la marche du récit ; le lecteur, en effet, ne sort pas des préfaces et des introductions, et il en trouve notamment une nouvelle au commencement du chapitre huitième, où Mâitrêya répond à Vidura qu’il va lui raconter le livre relatif à Bhagavat, que Çamkarchana^ Tune des portions de cet Etre divin, représentée dans la mythologie sous la forme du serpent Çêcha, exposa jadis au fils de Brahmâ, Sanatkumâra, qui le transmit à Çâmkhyâyana, lequel le fit lire à Parâçara, duquel Mâitrêya dit l’avoir reçu. Cette histoire de la transmission du Bhâgavata s’accorde mal avec cdle qu’on trouve au second livre, où Vyâsa est représenté recevant directement le Bhâgavata des mains de Nârada. Une tdle contradiction ne peut s’expliquer que si l’on admet que notre poëme est une réunion de légendes qui appartiennent à des époques et à des mains diverses, et dont le compilatem* n’a pas asset pris soin de concilier les divergences. Elle a frappé, à ce qu’il paraît, les conunentateurs indiens eux-mêmes, qui cepen-