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encyclopédique, des éléments aussi dissemblables et d’époques aussi diverses que les idées primitives de la cosmogonie des Upanichads, et les développements, en apparence beaucoup plus modernes, de la mythologie des Purânas ; que le système rigoureusement unitaire de la philosophie védique, et les conceptions du Sâṁkhya, où commence à paraître une espèce de dualité ; que les listes des vieilles dynasties du Mahâbhârata et du Râmâyana, et celles des Râdjas qui descendent jusqu’à des temps plus rapprochés de nous ; enfin que la rude simplicité et la grandeur du style des Vêdas, la noblesse héroïque des épopées guerrières, et la richesse inépuisable de la poésie moderne, ce fruit brillant d’une imagination fécondée par la longue culture des siècles, et incessamment réchauffée par le spectacle d’une nature vigoureuse et gigantesque.

Dans ces dissertations comme dans les notes qui leur auront servi de base, je ferai usage des ressources que fournit la philologie à la critique ; et, sans oser concevoir l’espérance d’apprendre quelque chose de nouveau aux savants qui ont étudié l’Inde d’une manière spéciale, je ferai en sorte qu’ils n’y trouvent que ce qu’ils auraient du plaisir à se rappeler. Une connaissance plus intime des Vêdas, dont j’espère consulter plus tard un manuscrit, la publication du Vâichṇava Purâṇa à laquelle M. Wilson travaille en ce moment à Londres, celle des Upanichads promise par M. Poley, et d’autres ouvrages que l’avenir fera naître, me rendront certainement plus facile une tâche à laquelle je me dévouerai avec ardeur, aussitôt que j’aurai rassemblé les matériaux qui me manquent en ce moment pour l’entreprendre.

Aujourd’hui je dois me borner à répondre en général aux premières questions que se fera tout lecteur français, à la seule vue du titre de cet ouvrage. Je dois dire ce que c’est qu’un