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PRÉFACE.

16. C’est à Taide du sacrifice que les Dévas sacrifièrent au [Dieu qui est le] sacrifice [même] ; ce iurent là les premiers rites ; [devenus] grands [par cette cérémonie], ils s’assurèrent le ciel où résident les anciens Dévas [qui sont les] Sàdhyas.


Si l’on compare ce morceau singulier avec la partie du second livre de notre Bhàgavata qui y répond spécialement, c est-à-dire avec la fin du chapitre v, st. 35, et le commencement du chapitre VI jusqu’à la stance 2 9, on aura une idée de la manière dont Tauteur du Bhàgavata s est approprié, en les modifiant, les idées et les expressions du Vêda. Les diflFérences qu on remarque entre ces deux rédactions, et que je viens d’indiquer dans les notes qui accompagnent le texte, ne sont pas plus importantes que nombreuses. Elles ne me paraissent pas de nature à infirmer la conclusion que je me crois en droit de tirer de la comparaison de ces deux morceaux, savoir, que Tauteur du Bhàgavata n’a fait ici, comme dans bien d autres passages, que développer et expliquer un texte qui jouit depuis longtemps, dans Tlnde, d’une célébrité universellement reconnue.

Le second morceau, que je crois nécessaire de citer en preuve de cette assertion, a en lui-même une valeur plus grande que le précédent, et il peut passer pour un bel exemple de la majestueuse concision qui appartient à la poésie sacerdotale des temps primitifs. Le sujet en est déjà connu par un firagment du Vrïhadâranyaka, l’un des Upanichads du Yadjurvêda, dont j’ai publié ailleurs le texte et la traduction. On en trouve encore une autre version dans le Tchhândôgya du Sâmavêda, comme je l’apprends par la collection des Upanichads d’Anquetil. Mais celle que j’en vais donner d’après l’Aitarêya Bràhmana, où je l’ai découverte postérieurement à la publication du texte qufe j’ai emprunté au Vrïhadâranyaka, me parait. être de beaucoup la plus ancienne et