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PRÉFACE.

certainement plus primitif et qui exprime d’une manière plus sensible la figure sous laquelle les anciens textes védiques nous représentent la vie mortelle, considérée comme entretenue par la nourriture à laquelle on sait que les hymnes du Rïtch font de perpétuelles allusions. Si maintenant on se reporte à la traduction de Golebrooke, « il « est ce qui croit par la nourriture, et il est « le dispensateur de Tinmiortalité, ■ on trouvera que cette version ne diffib^e au fond que très-peu de celle que je préfère d’après Sâyana ; mais il faut convenir aussi, , que pour retrouver ce sens dans la version de Golebrooke, il n’était pas inutile de revoir et de conmienter, comme je viens de faire, la {^ose de Sâyana.

^ La première ligne de cette stance est la seconde de la stance 1 7 du Bhâgavata, laquelle n’est qu’un développement et comme un coDomentaire qui affaiblit l’énergique concision du texte védique et en altère légèrement l’idée, en effaçant l’espèce de gradation qui se trouve entre les deux Pâdas. Çridh^a Svàmin parait avoir fait la même remarque, car il s’efforce de ramener le texte du Bhâgavata au sens de notre passage védique, de la manière suivante : « Mais, « dira —t— on, si l’Être suprême est la manifestation du monde extérieur même, « comment peut-on dire qu’il est perpétuel » lement libre ? C’est pour répondre à cette • objection que l’auteur du Bhâgavata reproduit dans son texte le sens du passage « védique : Vpilà ia grandeur, passage qui signifie que, quoiqu’il soit la manifestation

« du monde extérieur même, il est le maitre « de l’immortalité ; c’est là sa grandeur, laquelle ne peut être surpassée, c’est-à-dire « est infranchissable, c’est-à-dire encore, « n’est pas effacée par le fait de la manifestation du monde extérieur. Le Mantra du « Véda qui dit : Voilà sa grandeur, n’a pas « d’autre sens. » La version de Golebrooke, qui est ainsi conçue : « Voilà sa grandeur, « c’est pourquoi il est le plus excellent esprit doué d’un corps, » revient exactement à la traduction que.donne l’auteur du Bhâgavata, et elle altère de la même façon l’idée védique. Quant à la seconde ligne de notre stance, elle est commentée dans les deux lignes de la stance 18 du Bhâgavata, etÇridhara Svâmin observe que le Mantra dit en termes plus généraux ce que le Bhâgavata exprime avec plus de détail. G’est là une des parties du texte dont Golebrooke [Mise, Ess, 1. 1, p. Sâ4 et 355) a corrigé la traduction ; j’ajoute que Fr. Windischmann (Saneara, p. i45) a cité ce passage même d’après le commentaire de Çamkara sur les Çàrtraka Sûtras. Je remarquerai encore que, pour rétablir le mètre du second Pâda, il faut lire q^rr 9rft, d’après la remarque faite tout à l’heure, pag. cxvi, note, col. 1.

  • Les deux premiers Pâdas de cette

stance sont conmientés par la stance 1 9 du Bhâgavata ; les deux derniers le sont par la stance 20, qui en modifie notablement le sens. Je remarquerai d’abord, en ce cpii regarde la différence qui se trouve entre la traduction de Golebrooke et la mienne, que je me suis attaché à suivre la glose de