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PRÉFACE.

quant à la doctrine et aux pratiques extérieures » des Vâichnavas du XIIe siècle qui reconnaissent Râmânudja pour leur chef[1]. Il est évident que, pour découvrir lorigine du culte de Bhagavat, il faudrait remonter beaucoup plus haut que Çamkara, puisqu’on le trouve déjà positivement établi dans le Mahâbhârata, et réduit jusqu a un certain point en système dans Tépisode philosophique de la Bhagavadgîtâ.

Mais c est surtout par la manière dont lauteur emploie les textes les plus vénérés des Vêdas, que paraît le caractère particulier d’imitation qui distingue son ouvrage, et en fait un recueil beaucoup plus ancien pour le fonds quil ne semble Têtre quant à la forme. Ce n est pas ici le lieu d’énumérer tous les passages qui prouvent que fauteur na fait souvent cpie copier les Vêdas qu’il avait sous les yeux. Il me su£Gira d’affirmer en ce moment, ce que d’aiEeurs je démontrerai plus tard, que le compilateur du Bhâgavata ne s’est pas contenté des allusions perpétuelles qu’il fait à ces livres, mais qu’il se sert de leur texte même et s’exprime souvent dans leur langage. C’est par là que doivent s’expliquer les archaïsmes qu’on rencontre quelquefois dans son style, archaïsmes qui sont d’ordinaire appelés par le besoin du mètre, mais que l’auteur ne se serait vraisemblablement pas permis, s’il n’y eût été autorisé par la présence de formes semblables dans le recueil sacré des Vêdas ^^l Le commentaire de Çrîdhara Svâmin

  • Wilsôn, Sketch of ihe rel, SecU, dans

Asiat Re$. t. XVI, p. 12 et 1 3.

^ Je me contenterai de signaler ici remploi, assez rare d’ailleurs, de quelques termes védiques ; et quant à la grammaire, l’omission dé Taugment dans quelques formes verbales, l’emploi à l’accusatif pluriel de la désinence as dans des noms (comme ceux en i et en a) qui nW font usage qu’au

nominatif, et quelques autres irrégularités de la déclinaison et de la conjugaison, qui, après tout, ne sont pas très-importantes. La plus forte que j’aie rencontrée dans les trois premiers livres est la suppression de l’anusvâra, dans TÇ^iri pour ^içrf, 1. III, db. xv, st 2 4, 2*Pàda, suppression qui est nécessitée par le mètre. Cette leçon, sur laquelle tous les mss. sont unanimes, n’est pas expliquée

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