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PRÉFACE.

parce qu’une compilation qui nest pas pius ancienne, ne doit, selon tonte apparence, nous donner sur l’Inde que des renseignements modernes et dune authenticité contestable. À cela je pourrais répondre, que dans les commencements dune étude aussi nouvelle que celle de llnde, ceux qui, en Europe, désirent s associer aux travaux dont elle a déjà été l’objet en Asie, nont rien de mieux à faire que de prendre les ouvrages dont se compose la littérature qu’ils veulent connaître, dans l’ordre où les place l’estime du peuple même qui les a produits. Or l’impossibilité où nous sommes en France de traduire les Védas, cette source incontestablement antique de toute culture intellectuelle dans l’Inde, la publication si brillamment commencée du Râmàyana, le projet annoncé par un savant, qui en avait donné des extraits, de publier le Mahâbhârata, à la traduction cou{dète duquel la vie d’un homme, occupé de quelques autres travaux, suffirait à peine, et, par-dessus tout, le peu de secours qu’oflFre la Bibliothèque du Roi pour l’étude approfondie de la littérature sanscrite, étaient autant de circonstances qui limitaient le choix que j’avais à £siire entre les productions réputées classiques du génie indien. Après les grandes compositions que je viens de rappeler, il n’en est pas d’ailleurs de plus connues que les Purânas ; et parmi ces dix-huit ouvragés, nul —peut-être ne jouit de plus d’estime que le Bhâgavata. C’est un point sur lequel s’accordent également les témoignages des Anglais qui résident dans les provinces de l’Inde les plus éloignées les unes des autres. Ainsi, à Calcutta, M. Wilson affirme que les Brahmanes ne Usent ordinairement que deux des dix-huit Purâç&s, le Bhâgavata et le Vichnu, et notamment le premier ^^K A Bombay, M. J. Wilson

^ Ewiys on ihe Parân. dans Jowm. ofihe Oriental Magazine, t. Il, p. 12a, et t. VI, Roy. A$.Soc. t. V, p. 62 ; conf. QuàrteHy p. lAo.