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PRÉFACE.

que M. Wilson dit être un ouvrage sur l’aumône, composé par un écrivain dont le patron était Hêmâdri, ministre d’un roi de Dêvagiri, aujourd’hui Dauletabad. M. Wilson ajoute que les ouvrages composés sous ce nom sont généralement attribués à Vôpadêva[1]. C’est à ce renseignement assez vague que se borne ce que M. Wilson nous apprend sur Hêmâdri[2] ; il ne nomme nulle part, que je sache/ le roi de Dêvagiri dont ce personnage a été le ministre. Mais la riche collection de la Compagnie des Indes nous fournit heureusement le moyen d’arriver sur ce point à une détermination précise. J’ai en effet trouvé dans le catalogue de la Compagnie un ouvrage qui a primitivement appartenu à Colebrooke, et qui porte actuellement le n*" i665 avec le titre sanscrit suivant : Bhâgavatapiirânê Harililânukramanî Vôpadêvaviratchitâ tikâyuktâ, Madhusûdanaviratchitâ. Ce titre un peu confus est traduit et commenté comme il suit par Colebrooke : « Harilîlâ [les jeux de Hari], sommaire du Bhàgavata Purâna, écrit

1 Mack. Coll. t. I, p. 32. M. Wilson cite encore deux autres ouvrages qui portent le nom de Hêmâdri. (i&id. p. 34.)

^ On trouve, il est vr^i, parmi les traditions relatives à l’état ancien du royaume de Dêvagiri, un Hêmanda Panth, qui fut le ministre et le Guru de Ràmadêva, roi de Dêvagiri, et qui introduisit chez les Mahrattes le caractère nommé Mor, ( Wilson, Mack, Coll. Préf. p. XLix et CM.) Mais quoique le nom de Hémanda Panlh, qui se présente sous une forme mahratte, offre quelque analogie avec celui de Hêmâdri, je ne voudrais pas, sur un si faible indice, identifier l’un a’ec l’autre ces deux personnages, encore moins placer Hêmâdri l’an 25oo du Kaliyuga, époque à laquelle la tradition prétend que Hêmanda Panth a vécu. Le nom de Rdmarâdja ne fûurnit*pas une indication

suffisamment précise ; car les divers documents que nous possédons sur la dynastie de Dêvagiri nous montrent ce nom si souvent répété, qu’on ne peut s’empêcher de croire ou qu’il a été celui de plusieurs souverains, ou que les étrangers » et en particulier les Musulmans, qui ont eu des rapports avec cette dynastie, l’ont donné, à cause de sa célébrité, à des rois qui ne le portaient réellement pas. Comparez entre autres les passages suivants de MM. Wilson, Prinsep et Taylor, Mackenzie Collect. Préf. p. cvi, cxxx, cxxxii, t. I, p. io4 ; Useful Tables, II* partie, p. 122 et 12Ô ; Orient, hist. manascr. t. II, p. 83 et 99. C’est sous le patronage d*un Ràmarâdja qu a été composé le poème du Nalôdaya, comme nou9 l’apprend la première stance de cet ouvrage. {Miscell Essays, t. II, p. 76.}

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