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PRÉFACE.

25. Nous ajoutons encore que le passage suivant : « Le fils de Satyavatî « est Fauteur des dix-huit Purânas, » démontre avec certitude que le Dêvîbhâgavata fait partie des dix-huit Purânas.

26. Mais les adversaires du Vêda détestent le fortuné Dêvîbbâgavata ; car le Sâmba Purâna blâme la doctrine des Tantras, tels que le Pantcharâtra et les autres, dans un passage ainsi conçu : « C’est en vue des hommes « déchus du Vêda, que Fépoux de Kamalâ (Lakchmi) a promulgué le Pantcharâtra, le Bhâgavata, et le Tantra nommé Vâikhânasà (^). »

1. Les Tantras dont il s’agit ici, ne sont pas les ouvrages connus sous ce nom et consacrés à la description des pratiques ascétiques des dévots qui adorent exclusivement la Çakti de Çiva. Ce sont des Iiatcs d’un caractère tout à fait semblable, mais dont la divinité principale est la personnification de Ténergie femelle de Vichnu. Le principal de ces livres est le Pantcbaràtra ; ceux qui reconnaissent l’autorité de cet ouvrage se nomment Pântcharâtrakas. Au temps de Çamkara, ils formaient une des divisions les plus importantes de la secte florissante des Vàicbnavas ; il y a même lieu de crdire qu’ils sont beaucoup plus anciens, car le Mahàbhàrata cite déjà le Pantcbaràtra conune un livre émané deNâràyana et communiqué par ce Dieu à N&rada. {Çdnti, st. 12976, t. m, p. 822. } M. Wilson appelle judicieusement ces sectaires, les Çâktas de la secte de Vicbnu. (Sketch ofthe rel. Sects, dans Asiat Res, t. XVI, p. 12 et i3.) Voici la définition que donne Râdbâkânta Déva du nom de Pantcharâtra : • Le mot Pantcharâtra désigne une espèce de livre. Le terme de • rdtra est syiAiyme de djnâna (science), et « la science est dite de cinq espèces. C’est là « la raison pour laquelle les sages appellent « ce livTe— Pantcharâtra, La première science « participe de la qualité de la Bonté ; la seconde a aussi le même caractère. La troi* ■ sième est l’absence de toute qualité ; elle

« est supérieure à toutes les autres. La quatrième participe de la qualité de la Passion ; le dévot ne la recherche pas. La « cinquième participe de la qualité des Ténèbres ; le sage ne doit pas la désirer. Il y

> a donc cinq sortes de sciences, et c’est là « ce que les savants appellent Pantcharâtra. « Il y a ensuite sept recueils nommés Pan • tcharâtras, conune le dit le texte suivant :

• U y a, selon les savants, sept Pantcharâtras différents qui donnent la science, « savoir : le Bràhma, le Çài ? a, le Kâumâra, le Vàsicbtba, le Kâpila, le Gâutamtya, ■ le Nâradiya. Ce texte est extrait du pre • mier Ràtra du Pantcbaràtra de Nârada.

> Le Brabmavàivarta Puràna, au livre de la « Naissance du bienbeureux Krïcbna, cbapitre 1 32, s’exprime ainsi : La réunion des « cinq Pan tcharâtras, qpi est précédée de la

> grandeur de Krïcbna, se compose du Vâsicbtha, du Nâradiya, du Kâpila, du Gâutamiya et du Sanatkumàriya qui complète « la réunion des cinq Pantcbarâtras. Outre « ces livres, il y en a encore d’autres nom • méaiPantohardtras, tels que ceux de Haya • çîrcba, de Prïtbu, de Dbruva et d’autres. » {Çahdakalpadrama, au mot Pantcharâtra, p. i827et 1828.) On peut voir sur lesPàntcbarâtrakas les observations deColebrooke. (MiscelL Eisays, 1. 1, p. 4i 3 sqq.) Quant aux Vâikhànasas, ils formaient au temps d’Ânandagiri une des six divisions de la secte