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PRÉFACE.

15. Le Mâtsya s’exprime ainsi : « Le livre où l’auteur, , prenant pour « thème la Gâyatrî, expose le devoir avec tous ses développements, et où « se trouve racontée la mort de l’Asiira Vrïtra, est reconnu pour le Bhâgavata (0. • Or dans les mots de ce passage, prenant pour thème la Gàyatri, le terme de Gâyatri désigne le mètre védique appelé de ce nom. C’est de la présence de ce mètre que résulte [pour un livre] sa conformité avec la Gâyatrî. Quant à l’objet [du passage écrit dans ce mètre], c’est de conduire à la connaissance de Brahma. C’est là un point qui résulte de la rencontre simultanée de ces deux mots dhimahi (méditons) et yah* pratchôdayât (qui excite). Car là où est la Gâyatrî, là se trouvent ces deux mots. Mais parce que, dans le Bhâgavata qu’admettent les Vâichnavas, on rencontre le mot dhimahi, on dit : « Ce livre est bien le [véritable] Bhâgavata. » [A cela nous répondons : ] Comment ce titre peut-il être donné à ce livre en vertu du seul des deux termes de la Gâyatrî qu’on y rencontre ? Nous concluons donc de tout ceci que le Bhâgavata qui fait autorité pour les Vâichnavas, ne doit pas être compris au nombre des Purânas. Mais comme, dans le Dêvîbhâgavata, on rencontre à la fois le mètre [de la Gâyatrî], l’objet [de l’hymne ainsi nommé] et la réunion des deux termes dont il vient d’être parlé, il est démontré que c’est ce livre qui fait partie des Purânas (2). Quant à ce qui regardé la mort de Vrïtra, elle se trouve dans l’un et dans l’autre Bhâgavata.

16. Le Mâtsya s’exprime ainsi : « Le livre qui expose l’origine des hommes « et des Dieux pendant le Kalpa de Sarasvatî, et leur histoire dans le monde, « s’appelle le Bhâgavata (5). » Or comme, dans le Bhâgavata qui fait autorité

^ Ce passage se trouve en effet dans le Mâtsya Purâna, ms. beng. n** xviii, f. 68 r.

^ Ce passage se trouve en efiFet dans le Mâtsya Purâna, ms. beng. n** xviii, f. 68 r. Le ms. de la Bibliothèque du Roi lit S^szrft au lieu de ^ « nrS..

2 II parait que Fauteur prend ici le mot Gâyatrt dans Tune et l’autre de ses deux acceptions à la fois : 1** comme nom de l’espèce de mètre (Tchhandas), fréquenmient employé dans les Védas ; 2° comme nom de la célèbre prière que Colebrooke a traduite dans son Mémoire sur les Vêdas [Mise. Essays, t. I, p. 3o ], et dont Rosen a donné le texte avec une version latine. {Rïgvêd. Spec. p. i4.)

Le manuscrit de la Bibliothèque du Roi lit ïn^îjftom^i ? T^ :, mais j’ignore à quelle histoire ce texte fait allusion, et conmie je ne possède pas le Dévibhâgavata où ce récit se trouve d’après notre auteur, je m’abstiens de toute conjecture. J’avertis seulement qu’au lieu de » i e<im que donne le manuscrit de Londres après le mot ^i^^hmj, je lis chW< : ii, non-seulement parce que le mot » lc3<j<^ (du poème) ne fait pas un sens clair, mais parce que c’est 9iW (période de création ) qui est rappelé deux fois dans la