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commencer à poindre dans les derniers temps du prophétisme en Israël.

Les peuples Sémites ont eu des cultes symboliques et peu de mythologie. Les mythes qu’ils ont adoptés, comme ceux du déluge, de la création, du paradis et de la chute de l’homme, ils les ont reçus de peuples qui les avaient précédés en civilisation et qui semblent se rattacher à la race âryenne, chez laquelle ces mêmes légendes se trouvent largement développées. Et ce qui indique l’origine non sémitique de ces récits, c’est que dans les traditions aryennes ils sont toujours donnés comme des mythes, tandis que chez les Sémites ils sont donnés pour de l’histoire.

Il y eut donc un fond probablement âryen de mythologie sur lequel s’établirent les dogmes sémitiques. Ce fond lui-même s’altéra de plus en plus, au point de disparaître presque entièrement, à mesure que l’idée sémitique prenait plus d’empire. Chaque nation Sémite eut son dieu principal, et tous ces dieux, également appelés Ilou, El ou Allah, c’est-à-dire le Fort, furent des personnes égales entre elles par l’idée qu’on s’en faisait et la puissance qu’on leur attribuait. Elles portèrent, suivant les pays et les langues, les noms d’Anou, d’Asour, Malek, Kamosh, Mardouk, Nabou, Yahveh, et ce fut sous ces noms qu’elles se firent entre elles des guerres acharnées.

En définitive, aucun des peuples qui avaient pris ces dieux pour chefs ne parvint à faire prévaloir le sien. Yahveh lui-même resta le dieu des Juifs rejeté par toutes les autres nations. Allah, dieu des Sémites modernes, asservit au joug musulman des hommes appartenant à d’autres races, mais ne put conquérir que ceux de race inférieure. Les Perses s’enfuirent devant lui jusque dans l’Inde. Il vint se faire battre à Poitiers et à Vienne. Il a été expulsé de l’Espagne et en partie