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Manassé, un orgueil sans mesure animait les écoles de prophètes ; Nahum annonçait la chute de Ninive ; Çephanyah (Sophonie) disait que Yahveh avait jugé non seulement les Philistins et Moab, mais aussi Koush et Asour, et que Yahveh serait bientôt le seul dieu.

Ce fut alors en effet que, sous Josias, on feignit d’avoir découvert dans le temple le Livre de la Loi. On tint une grande assemblée ; on jura fidélité à Yahveh. Puis on brûla tout ce qui se rapportait au culte des autres dieux ; on déposa leurs prêtres dont on détruisit les maisons ; on supprima les cultes privés, les idoles de famille, les autels élevés par Salomon ; on tua plusieurs prêtres de la Samarie et on célébra la pâque pour la première fois. En même temps ce Deutéronome (mot grec qui signifie la seconde Loi) prescrivait le culte unique de Yahveh, l’exclusion des étrangers, la destruction des symboles, restaurait les Lévites et faisait des Juifs un peuple saint.

Néko prit Jérusalem et déposa le roi. Une partie du peuple juif passa en Égypte. Quelque temps après, Naboukoudourouçour assiégea et prit Jérusalem et emmena captif Zédékia.

Alors commencèrent les soixante-dix ans de captivité pendant lesquels s’introduisirent chez les Juifs et les autres Sémites du nord les idées âryennes, préparation du christianisme.

De ce court exposé des idées religieuses dans le monde sémitique plusieurs conclusions doivent être tirées. Les peuples Sémites appartenant à l’histoire ont tous commencé par le polythéisme. L’unité vers laquelle ils se sont ensuite acheminés n’a pas été l’unité de Dieu en général, mais la prédominance ou le règne exclusif d’un dieu local, qu’on le nommât Asour, Yahveh ou de tout autre nom. L’idée d’un dieu universel ne fait que