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l’horizon ; Har-se-ise ou Horus fils d’Isis ; Har-hut le dieu de la barque solaire, et d’autres encore. Mais ces titres sont tous postérieurs à celui de Har-our, qui est Horus l’ancien, frère d’Osiris et de Râ et maître des Routou. C’est ce Har-our qui est figure par le Sphinx au corps de lion et à la tête humaine.

Au cercle de Râ se rattachait aussi le dieu Shou, sorte d’Horus ailé, les bras levés et supportant le ciel. Le lion ou le chat était son symbole, comme celui de son épouse Tefnout était la chatte ou la lionne à la gueule enflammée. Shou était le dieu particulier de Hut (auj. Edfou) et fut identifié par les Grecs avec Apollon.

Râ traversait le ciel dans une barque, image empruntée à la navigation du Nil et étrangère au symbolisme âryen. Dans celui-ci toutes les puissances d’en haut étaient figurées comme des êtres ailés volant à travers les cieux. L’idée d’une barque supposait celle d’une onde céleste sur laquelle elle naviguait de l’orient au couchant. Toum, que l’on appelait Nefer-Toum, le bon Toum, était une manifestation de Râ, dont il est quelquefois aussi appelé le père ; il habitait l’occident et, chaque soir, il recevait dans sa demeure son fils Râ, qui venait s’y purifier après la traversée.

L’esprit des Égyptiens attacha une extrême importance au culte d’Osiris. Ils ne purent s’expliquer comment sans périr le soleil disparaît à l’horizon du couchant et ils supposèrent qu’il mourait chaque jour, traversait sous le nom d’Osiris le monde invisible et renaissait chaque matin. C’est pourquoi Osiris fut non un soleil nocturne, mais l’âme même du soleil, rentrant chaque matin avec la vie et la lumière dans le corps qu’elle avait quitté. Cette âme passait la nuit dans l’étoile Sirius.

Une semblable périodicité fut aperçue dans d’autres