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qui s’y trouvaient déjà, soit pour les supplanter. Le panthéon égyptien alla grossissant et finit, sous le nouvel Empire, par admettre même des dieux étrangers.

C’est dans le pays de Téni (Thinis) et d’Abtu (Abydos), à vingt kilomètres au nord de Thèbe, et dans celui de Han (On, Héliopolis) près du lieu où plus tard s’éleva Memphis, que se rencontrent les plus anciennes formes de la religion égyptienne. Les grands dieux sont : , Uasar (Osiris) et Har, avec les divinités féminines Uasi (Isis) et Hathar (Hathor) ; ils subsistèrent pendant toute la durée de l’ancienne Égypte jusqu’aux temps chrétiens. Il faut y ajouter : Téti (Thot) dieu de la Lune, Nepta (Nephthys) gardienne des morts et Anpu (Anubis), ainsi que Set, dieu malfaisant, et le serpent Apap. Toum n’est guère qu’une abstraction savante de Râ ; Shou et Tefnout en sont un démembrement. Seb, le temps, et Nou, la mer céleste, sont un essai d’explication cosmogonique de l’origine des dieux.

Tel est le panthéon des premières dynasties. Il n’offre plus aujourd’hui beaucoup de mystère. C’est un système naturaliste, où chaque dieu représente un phénomène céleste ou une conception de l’esprit. est le Soleil de jour luttant contre l’obscurité figurée par le serpent Apap. Il a pour symbole l’épervier. Durant la nuit, cet astre prend le nom d’Osiris : le Soleil meurt chaque soir et, sous ce nom, reste caché dans un monde invisible. À l’approche du matin, son épouse Isis, qui est la Lune croissante, annonce la résurrection. Bientôt, en effet, il renaît sous le nom d’Horus, fils d’Isis.

Tel est le fait naturel dans sa simplicité. Ce fait ne s’accomplit pas sans une lutte, où Horus, dieu des armées paternelles, combat son frère Set, le défait et venge Osiris. Cet Horus prit différents noms suivant les divers moments de sa carrière : Har-pe-chruti (Harpocrate) ou Horus enfant ; Har-mâchoû (Harmachis) ou Horus à