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hiérarchie, et formant des sociétés civiles, portent en elles-mêmes la cause qui doit les détruire. Il n’y a ni alliance, ni secours humain d’aucune sorte qui puisse empêcher cette cause d’agir, parce que les lois de la nature sont irrésistibles. Tel est l’ordre du monde moral ; mais, la cause qui a fait naître la première religion étant d’une nature idéale, et la parole de Jésus : « Mon royaume n’est pas de ce monde, » continuant d’être vraie, les chutes successives des institutions sacerdotales ne portent aucune atteinte à cette religion commune. La théorie qui la constitue demeure et probablement demeurera toujours, parce qu’elle est le résultat d’une vue spontanée très-générale, très-juste et très-sincère des phénomènes de la nature et des lois du monde.