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qui s’accomplissent le samedi saint, lors de la rénovation du feu, non seulement ont un caractère vêdique, mais renferment telle oraison où, pour en faire un hymne du Vêda, il n’y a que les mots Hébreux et Égyptiens à remplacer par ceux d’Aryas et de Dasyous[1]. De tels faits peuvent nous mettre sur une voie nouvelle.

Les rites chrétiens ont donc plus d’une origine et manifestent dans leur évolution les deux tendances qui se remarquent dans les dogmes. Cela ne doit pas nous surprendre, puisque le rite suit le dogme et qu’il en est l’expression sensible.

Le rite hébreu procède des dogmes hébreux : ceux-ci furent fixés peu après le retour de Babylone, et acquirent dès lors une rigidité qui ne leur a jamais permis de se plier aux besoins des autres races. La double origine de ces dogmes et de ces rites, et le besoin de conserver la doctrine supérieure apportée de la Perse, expliquent les invectives des saints d’Israël contre l’introduction des cultes étrangers et principalement contre ceux de l’Égypte. En ne prenant dans le judaïsme que ce qu’il avait d’humain et en le faisant rentrer dans le système des rites âryens, qu’ils pratiquaient et dont le symbolisme grandiose s’accordait bien avec les dogmes nouveaux, les chrétiens primitifs se sont placés sur un terrain neutre ouvert à toutes les nations et ont institué un culte universel.

    On conserve au Musée lorrain un bas-relief de l’Orphée chrétien, trouvé à Laneuveville, près de Nancy.

  1. Voyez cette prière plus bas, chap. IX.