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DU BUDDHISME INDIEN.

d’une manière générale, d’après la tradition népâlaise, la collection buddhique découverte par M. Hodgson. J’entrerai dans les détails nécessaires touchant les trois grandes divisions des écritures sacrées admises par les Buddhistes du Nord, et je traiterai à part des livres où les pratiques des ascètes çivaïtes se mêlent au Buddhisme. Je passerai ensuite en revue quelques-uns des traités qui portent des noms d’auteurs. En examinant ceux des ouvrages du Népâl qui prétendent au titre de livres inspirés, je m’attacherai à rechercher si tous peuvent passer pour avoir été rédigés à la même époque. Je ferai usage pour cet examen des renseignements que me fourniront les livres eux-mêmes, et je rassemblerai ensuite ce qu’il nous est actuellement possible de connaître de l’histoire de la collection népâlaise. Ce sera là l’objet d’un Mémoire divisé en sept parties, consacrées la première à la description générale des livres du Népâl ; la seconde, la troisième et la quatrième aux trois divisions des livres inspirés ; la cinquième aux livres où le culte de Çiva se mêle à celui de Buddha ; la sixième aux ouvrages portant des noms d’auteurs ; et la septième à l’histoire de la collection du Népâl. Ce Mémoire, qui se composera de textes empruntés aux plus importants des ouvrages envoyés par M. Hodgson, jettera quelque jour sur les premiers temps du Buddhisme ; et en offrant les traits les plus caractéristiques du tableau de l’état social et religieux de l’Inde au moment de la prédication de Çakyamuni Buddha, il résoudra, je l’espère du moins, d’une manière définitive, la question longtemps controversée, mais qui n’en est plus une pour aucun indianiste, de l’antiquité relative du Brâhmanisme et du Buddhisme.

Dans un autre Mémoire qui suivra celui que je viens de résumer, je ferai de la collection pâlie de Ceylan un examen semblable à celui auquel j’aurai soumis la collection sanscrite du Népâl. J’exposerai ce que la tradition nous apprend sur l’existence de cette collection, et notamment sur celle des anciens conciles où se fixa d’une manière régulière la doctrine de Çakya. Ce Mémoire se composera de cinq sections. Je consacrerai ensuite un autre Mémoire à la comparaison des collections du Népâl et de Ceylan, et des traditions qui se conservent dans le Nord et dans le Sud, touchant l’une et l’autre de ces collections. Cette comparaison nous donnera les moyens de reconnaître que l’on possède dans la bibliothèque sanscrite du Népâl et dans la bibliothèque pâlie de Ceylan deux rédactions des écritures buddhiques dont la différence consiste, en général, moins dans le fond que dans la forme et la classification des livres. Il résultera de cet examen que les éléments fondamentaux et véritablement antiques du Buddhisme devront être cherchés dans ce qu’auront conservé de commun les deux rédactions indiennes des livres religieux, celle du Nord qui se sert du sanscrit, et celle du Sud qui se sert du pâli.