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INTRODUCTION À L’HISTOIRE

Girnar[1]. Mais je pense que c’est une erreur ; et le composé Agikham̃dhânî de cette inscription doit se traduire au propre « les masses de feu, » pour dire « les feux de joie, » qui font partie des démonstrations par lesquelles le roi voulut qu’on célébrât l’établissement de la loi qu’il protégeait.

Page 240, note 1. — L’expression d’atyayika piṇḍapâta, que j’ai traduite par « l’aumône rapidement recueillie, » doit vraisemblablement désigner plutôt « l’aumône ou le repas extraordinaire, ou à contre-temps, » dont parle Fa hian, et sur lequel M. A. Rémusat a une note dans le Foe koue ki[2]. Cette supposition est fortement confirmée par le sens du mot atyaya, duquel dérive l’adjectif atyayika : atyaya, en effet, signifie « l’action d’aller au delà, de franchir ; » et en parlant d’une règle, de « transgresser. » Le repas dont il est parlé dans le passage auquel se rapporte la présente note est, en réalité, pris hors du temps fixé par la règle de la Discipline. L’excuse de cette transgression est, comme on le voit par les exemples du texte, puisée dans tel ou tel cas de force majeure.

Page 254, note 1. — Il est probable que c’est le temps du Varcha que le voyageur chinois Fa hian désigne par l’expression de « faire séjour, ou s’asseoir en été[3], » et qu’il nomme dans un autre endroit « le repos d’été[4]. »

Page 259, note 1. — Je m’aperçois que j’ai oublié de présenter la théorie des quatre vérités sublimes sous leur forme originale, d’après les textes du Nord, quoique je m’y fusse engagé dans la note même à laquelle se réfère la présente addition. En voici l’exposé d’après un passage du Mahâvastu. Comme ce dernier ouvrage est un livre qui n’est pas canonique, puisqu’il appartient à l’école des Mahâsam̃ghikas, j’ai comparé ce passage avec un texte correspondant du Lalita vistara ; et ayant reconnu qu’il y avait identité de doctrine entre les deux livres, je n’ai pas hésité à me servir du fragment du Mahâvastu que je donne ici.

« Il y a en outre, ô Religieux, quatre vérités sublimes. Quelles sont-elles ? La douleur, la production de la douleur, l’anéantissement de la douleur, la marche qui conduit à l’anéantissement de la douleur ; chacun de ces termes est une vérité sublime. Or, ô Religieux, qu’est-ce que c’est que la douleur qui est une vérité sublime ? Le voici : la naissance, la vieillesse, la maladie, la mort, la rencontre

  1. Journ. Asiat. Soc. of Bengal, t. VI, p. 237, 243 et 266.
  2. Foe koue ki, p. 107, note 18.
  3. Foe koue ki, p. 1 ; et p. 4, note 8.
  4. Ibid., p. 362 ; et p. 366, note 11.