Page:Burnouf - Introduction à l’histoire du bouddhisme indien.djvu/609

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
567
DU BUDDHISME INDIEN.

de Çâkya[1]. Faudrait-il conclure de ce rapprochement que les noms d’Upasêna et d’Açvadjit désignent le même personnage ? Cela est possible, car ces deux noms sont l’un et l’autre des titres militaires.

Page 165, troisième paragraphe, sur le nom propre Pâñtchika. — J’ai oublié de faire remarquer, à l’occasion du nom propre de Pâñtchika (que la légende des miracles donne pour celui du général des Yakchas), que c’est peut-être le même que le Pan tche, pris par Fa hian, du moins d’après Klaproth, pour un musicien céleste, qui joua de la lyre en l’honneur de Çâkyamuni, non loin de Nâlanda[2]. Mais je dois avertir que M. A. Rémusat traduisait autrement ce passage, et qu’il faisait de Pan tche un air ou un instrument[3]. Or, nous savons que le numéral sanscrit pañtchan s’applique au cinquième des modes musicaux indiens, qu’on appelle Pañtchama ou le cinquième[4] ; de plus, les Indiens nomment quelquefois la musique « le son des cinq instruments. » C’est vraisemblablement entre ces deux dernières significations qu’il faut choisir, pour expliquer le Pan tche du voyageur chinois.

Page 168, troisième alinéa, au mot Djina. — Le nom de Djina est un des synonymes de celui de Buddha, ou plutôt c’est une des nombreuses épithètes que l’on donne à un Buddha. Il signifie vainqueur, dans un sens moral et religieux. On sait qu’il est commun aux Buddhistes et aux Djâinas[5].

Page 178, note 1. — Lorsque j’ai conjecturé que le Sûtra nommé Dahara dans nos manuscrits devait probablement être intitulé Dahra sûtra, « le Sûtra de l’incendie, » mon intention était de rappeler, en faveur de cette conjecture, qu’il existe, suivant les Buddhistes singhalais, un traité intitulé Aggikkhandha upama, c’est-à-dire « le Sûtra semblable à un incendie, » que prêcha un Religieux Yônaka, ou du pays de Yôna (en sanscrit Yavana), nom qui est celui de l’empire grec de la Bactriane[6]. L’existence d’un Sûtra dit « semblable à une masse de feu, » donne quelque vraisemblance à la substitution que je propose de faire de dahra (incendie) à dahara (petit). Prinsep a paru croire que le nom du Sûtra pâli Aggikkhandha était mentionné dans le quatrième édit de Piyadassi à

  1. Foe koue ki, p. 267, note 11.
  2. Foe koue ki, p. 263 et 264.
  3. Foe koue ki, p. 263.
  4. Sanscr. Diction., p. 493, éd. 1832.
  5. Sanscr. Diction., p. 250.
  6. Turnour, Mahâvanso, ch. xii, p. 73, in-4°.