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INTRODUCTION À L’HISTOIRE

Il explique ensuite en quelques stances l’action des sens, l’origine et la destruction du corps, le vide de toutes les conditions et de tous les êtres, la misère du monde et la nécessité de s’en affranchir. Au commencement du septième chapitre, les quatre grands Rois des quatre points de l’espace célèbrent en prose les mérites du Suvarṇa prabhâsa ; ils promettent en même temps de protéger les créatures du Djambudvîpa, et en particulier les Religieux qui posséderont cet excellent Sûtra. Bhagavat approuve le discours des quatre grands Rois. Ceux-ci reprennent le même sujet en le développant encore davantage, toujours en prose. Bhagavat à son tour énumère les avantages et les honneurs promis à celui qui possédera ce Sûtra. J’abrége beaucoup cet exposé qui occupe une place considérable dans l’ouvrage, et qui est suivi de stances prononcées en l’honneur de Çâkya par les quatre grands Rois.

Dans le huitième chapitre, la grande Déesse Sarasvatî promet sa protection et une formule magique à celui qui exposera ce Sûtra. Elle y joint la description de quelques pratiques superstitieuses qui doivent accompagner la récitation de cette formule. Bhagavat approuve ses bonnes dispositions. Le Brâhmane Kâuṇḍinya chante ensuite les louanges de la Déesse en prose et en vers. Au commencement du neuvième chapitre paraît Mahâdêvi, qui donne en présence de Bhagavat les mêmes assurances de protection au possesseur de ce Sûtra. La Déesse trace en même temps les règles du culte dont elle doit être l’objet de la part de celui qui veut acquérir des richesses. Le dixième chapitre, qui n’a que quelques lignes, se compose d’invocations (Namas) à divers Buddhas et Bôdhisattvas. Dans le onzième, Drĭdhâ, la Déesse de la terre, promet de rendre fertile et florissant le lieu où se trouvera le Sûtra du Suvarṇa prabhâsa, ou un Religieux qui le possédera. Dans le chapitre douzième, Sam̃djaya, le chef des armées des Yakchas, fait des promesses semblables en faveur de l’interprète du Sûtra.

Les auteurs de ce long et fastidieux dialogue changent dans le treizième chapitre. Le fils d’un roi nommé Râdja balêndra kêtu se félicite de posséder un livre royal ayant pour titre Dêvêndra samaya. À cette occasion les Lô kapâlas ou Gardiens du monde se réunissent autour de Brahmâ, et lui demandent comment il se fait qu’un roi mortel puisse devenir le monarque des Dieux. Brahmâ leur répond que c’est quand, après avoir régné avec justice sur la terre, il renaît parmi les Dêvas. Brahmâ expose alors les devoirs d’un bon roi et les vices d’un monarque injuste. Au commencement du quatorzième chapitre, on trouve l’histoire du roi Susam̃bhava, qui vécut pendant que le Tathâgata Çikhin était dans le monde. Il vit en songe un Religieux exposant le Suvarṇa prabhâsa, et à son réveil il lui rendit des honneurs éminents, et entendit de sa bouche