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DU BOUDDHISME INDIEN.

s’en est rendu coupable. Les Pârâdjikâ dhammâ du livre pâli forment quatre articles, nombre égal à celui des règles du Pho lo i chinois. Le Religieux qui avait commis un de ces crimes était dégradé et exclu de l’Assemblée[1].

La seconde section a pour titre Seng Ma pho chi cha, qu’on traduit par « ruine du Sam̃gha ; » elle renferme treize articles. Ce titre, qui répond à celui de la deuxième section du Phâṭimokkha, d’après la liste de M. Spiegel, est moins clair que le précédent. J’y reconnais Seng Ma pour Sam̃gha, « l’Assemblée ; » mais les trois autres syllabes, pho chi cha, sont probablement altérées. Dans le titre de Sam̃ghâdisesa, dont Clough fait la seconde classe des fautes énumérées par le Code moral des Religieux[2] (ce qui est conforme à la tradition conservée dans le commentaire de Buddha ghosa)[3], la fin du mot est pour âdiçêcha, et le tout signifie : « ce qui doit être déclaré au Sam̃gha du commencement jusqu’à la fin. » Cette section renferme exactement treize articles, comme le Seng Ma pho chi cha des Chinois. Les fautes de cette espèce doivent, d’après Clough, être confessées devant une réunion secrète qui n’est pas moindre de cinq Religieux, et qui a le droit de fixer le châtiment. Je n’ai pas plus rencontré ce titre que celui de la première section dans les livres sanscrits du Népâl ; j’ignore jusqu’à présent si les Buddhistes du Nord en font une application usuelle.

La troisième section est celle des règles indéterminées ; on n’en donne pas le titre tel que le transcrivent les Chinois. Mais il est probable que cette section répond à la troisième du Phâṭimokkha, qui a pour titre Aniyatâ dhammâ[4] ; ce titre en effet se prête bien au sens donné par la liste de M. Rémusat. Ce qui me confirme dans cette opinion, c’est qu’elle renferme le même nombre d’articles que la liste pâlie, c’est-à-dire deux.

La quatrième est celle des règles du Ni sa khi, terme qu’on traduit par abandonner ; ces règles se rapportent à l’amour des richesses, et se composent de trente articles. Cette section correspond à la quatrième du Phâṭimokkha, qui a pour titre Nissaggiyâ dhammâ, et qui renferme également trente articles. Les Chinois transcrivent et traduisent fort exactement ce titre de Nissaggiyâ, qui signifie « ce à quoi il faut renoncer[5]. »

La cinquième section a le titre de Pho y thi, et renferme quatre-vingt-dix articles ; le terme de Pho y thi signifie tomber ; et le titre de cette section,

  1. Csoma, Analys. of the Dul-va, dans Asiat. Researches, t. XX, p. 80.
  2. Singhal. Dict., t. II, p. 688, col. 2.
  3. Turnour, Examin. of the Pâli Buddh. Annals, dans Journ. Asiat. Soc. of Beng., t. VI, p. 519.
  4. M. Turnour donne le mot Ariyatâni comme le titre de cette section ; je ne doute pas que ce ne soit une faute d’impression dont il n’est pas responsable.
  5. Turnour, Examination, etc., dans Journ. Asiat. Soc. of Bengal, t. VI, p. 519.