ainsi que l’investiture conférée à des hommes affectés de certaines maladies réputées incurables[1], ou ayant quelques graves défauts de conformation[2], tels que le lépreux et l’hermaphrodite[3], ou à de grands criminels, comme le parricide[4], le meurtrier de sa mère[5] et d’un Arhat[6], l’homme qui a semé la division parmi les Religieux[7], celui qui est coupable d’un des quatre grands crimes condamnés par les Brâhmanes[8], est déclarée non valable, et que Çâkya exclut de l’Assemblée celui qui est atteint de ces vices moraux et physiques. Des règles non moins naturelles et non moins faciles à comprendre s’opposent à l’admission de celui qui a moins de vingt ans[9], et de celui qui ne peut justifier de l’autorisation de ses père et mère[10]. L’esclave que son maître a le droit de réclamer[11] et le débiteur poursuivi pour dettes[12] sont également exclus. Enfin nul ne peut être admis par un Religieux isolé, et il faut, pour prendre rang dans l’Assemblée des disciples de Çâkya, avoir été examiné et reçu aux yeux de tous[13]. Les légendes nous apprennent même que Çâkyamuni avait conféré au corps assemblé des Religieux le droit de recevoir des novices et de donner l’investiture à ceux qui seraient reconnus capables[14]. Aussi nous le montre-t-on établissant deux chefs de l’Assemblée[15]. Rien n’est en effet plus facile à comprendre : tous les Religieux reçus par Çâkya le sont au moment où il parle en présence d’une réunion plus ou moins nombreuse, déjà convertie, ou aspirant à l’être ; l’institution d’un ou de deux chefs de l’Assemblée a manifestement pour but de continuer après le maître un état de choses qui pouvait disparaître à sa mort. Si elle ne lui appartient pas, historiquement parlant, elle est certainement l’œuvre de ses premiers successeurs.
Avant de passer outre, il importe d’énumérer les diverses classes de personnes qui assistaient avec les Religieux ses auditeurs à l’Assemblée dont il était le chef ; cela est indispensable, si l’on veut suivre l’histoire de cette institution