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DU BUDDHISME INDIEN.

nadjit, le roi du Kôçala : Sache, ô roi, que nous sommes arrivés ; où est maintenant le Çramaṇa Gâutama ? Attendez un moment, répondit le roi ; Bhagavat va bientôt venir. Alors Prasênadjit appela un jeune homme qui se nommait Uttara : Va, lui dit-il, trouver Bhagavat ; et quand tu l’auras abordé, salue en notre nom, en les touchant de la tête, les pieds de Bhagavat ; souhaite-lui peu de peine, peu de maladies ; souhaite-lui la facilité dans l’effort, les moyens, la force, le plaisir, l’absence de tout reproche et des contacts agréables, et parle-lui ainsi : Voici, seigneur, ce qu’a dit Prasênadjit, le roi du Kôçala : Les Tîrthyas, seigneur, sont arrivés ; le moment fixé pour ce que veut faire Bhagavat est venu. Uttara promit au roi d’obéir ; et s’étant rendu à l’endroit où se trouvait Bhagavat, il l’aborda, et après avoir échangé avec lui les paroles agréables et bienveillantes de la conversation, il s’assit de côté ; puis il parla ainsi, de sa place, à Bhagavat : Prasênadjit, le roi du Kôçala, salue, en les touchant de la tête, les pieds de Bhagavat. Il lui souhaite peu de peines, peu de maladies ; il lui souhaite la facilité dans l’effort, les moyens, la force, le plaisir, l’absence de tout reproche et des contacts agréables. — Que le roi Prasênadjit soit heureux, ô jeune homme ; et sois-le aussi toi-même ! — Voici, seigneur, ce qu’a dit Prasênadjit, le roi du Kôçala : Les Tirthyas, seigneur, sont arrivés ; le moment fixé pour ce que veut faire Bhagavat est venu.

Cela dit, Bhagavat répondit ainsi au jeune Uttara : Jeune homme, j’y vais sur-le-champ. Et il bénit Uttara de telle sorte, que le jeune homme, s’élevant de la place même où il était, partit à travers les airs, en se dirigeant du côté où se trouvait Prasênadjit. Le roi vit le jeune Uttara qui arrivait en traversant les airs ; et dès qu’il l’eut vu, il s’adressa ainsi aux Tîrthyas : Voilà Bhagavat qui vient d’opérer un miracle supérieur à ce que l’homme peut faire ; opérez-en donc un aussi à votre tour. Mais les Tîrthyas répondirent : Grand roi, il y a ici une foule immense de peuple ; comment sauras-tu si le miracle est opéré par nous ou par le Çramaṇa Gâutama ?

Alors Bhagavat entra dans une méditation telle, que dès que son esprit s’y fut livré, on vit sortir du trou dans lequel se place le verrou [de la porte] une flamme qui allant tomber sur l’édifice destiné à Baghavat, le mit en feu tout entier. Les Tîrthyas aperçurent l’édifice de Bhagavat qui était la proie des flammes, et à cette vue ils dirent à Prasênadjit, le roi du Kôçala : L’édifice où Bhagavat doit faire ses miracles, ô grand roi, est tout entier la proie des flammes ; va donc l’éteindre. Mais le feu, avant que l’eau l’eût touché, s’éteignit de lui-même sans avoir brûlé l’édifice ; et cela eut lieu par la puissance propre du Buddha et par la puissance divine des Dêvas. En ce moment le roi Prasênadjit dit aux Tîrthias : Bhagavat vient d’opérer, à l’aide de sa puissance surna-