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VII
PRÉFACE.

des adjectifs, il est spécialement indiqué, lorsqu’il n’est pas en â. De plus, beaucoup d’adjectifs sanscrits pouvant être pris substantivement soit au m., soit au f., soit au n., on a rangé dans un article commun ces divers emplois et significations d’un même mot. Tel n’est pas l’usage rigoureux des livres classiques : mais on sait que les grammaires sanscrites traitent simultanément de tous les mots déclinables sous le titre général de noms ; nous avons suivi cette marche, d’ailleurs très-rationnelle.

Les verbes composés sont à leur rang alphabétique, comme dans tous les dictionnaires usuels. Seulement, comme leur conjugaison ne diffère presque jamais en sanscrit de celle des simples, c’eût été grossir inutilement le volume que de répéter partout les temps des verbes ; pour les connaître, on devra se reporter au verbe simple, qui accompagne toujours sa propre racine. Par exemple, pour avoir les temps de upakarômi, on devra chercher la racine कृ , où se trouve conjugué le verbe simple karômi. Mais, toutes les fois que le préfixe fait subir une modification au radical, l’article spécial donne les formes, en apparence irrégulières, qui en résultent.

Dans toute étude philologique, il est nécessaire de pouvoir reconnaître les éléments des mots ; ils ne s’élèvent jamais à plus de cinq : le préfixe, la racine, le suffixe, la flexion grammaticale et les lettres euphoniques ou de liaison. Ainsi dans prâkŗtêṇa on trouve les deux préfixes pra et â contractés, la racine , le suffixe ta et la flexion êṇa où l’n est modifiée par l’influence de ŗ. Or les préfixes et les racines sont donnés à leur ordre alphabétique ; la grammaire traite des flexions et de l’euphonie. Restent les suffixes : on en trouvera à la fin de ce volume une liste complète.

Elle est suivie d’une liste des racines classées d’après leur lettre finale et leurs principales analogies. Les groupes qu’elles composent permettent de les suivre dans leurs diverses transformations. Ce travail peut être poussé plus loin que nous n’avons voulu le faire ; il réduirait de beaucoup le nombre des racines primordiales auxquelles on aboutirait en les étudiant dans les autres langues aryennes.