Page:Burnouf, Lassen - Observations grammaticales sur quelques passages de l’essai sur le pali.djvu/36

Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 28 )

cédé d’une préposition, et ya quand il l’est. Les auteurs de l’Essai ont constaté qu’en pali cette règle était méconnue, et que la désinence tvâ s’attachait au verbe, qu’il fût ou non précédé d’une préposition (Essai, p. 129). D’autre part, comme ils n’avaient trouvé qu’un exemple de la terminaison en ya, ils ont été induits à dire qu’elle paraissait d’un rare usage. La lecture de quelques parties du Mahâvamsa m’a fourni un certain nombre de verbes, précédés d’une préposition et terminés en ya, comme en samscrit. Ainsi on lit, fol. 240, vo :

Kenopâyena ânetoum sakkomîti vitchintiya ; « ayant pensé ainsi : par quel moyen pourrai-je l’amener ? »

Yânam ârouyha bhitiyâ (fol. 240 ro), « étant monté sur son char par crainte. » Sangham nimantiya (sect. V, 75), « ayant convoqué l’assemblée. »

On trouve encore patitthâpiya, « ayant placé debout ; » parisodhiya, ayant purifié ; samâdhiya, ayant reçu ; pasîdiya, s’étant assis ; alamkâriya, ayant orné ; samanousâsiya, ayant ordonné ; pabhoundjiya, ayant mangé. Il n’est même pas rare de voir l’une et l’autre désinence affectée au même verbe, avec ou sans préposition. Ainsi, on rencontre nisiditvâ (I, 18) et nisidiya (I, 36 ), patitthâpiya et patitthâpetvâ, fol. 241. Enfin le pali est si irrégulier dans l’emploi de ces désinences, qu’il donne la terminaison ya même à des verbes qui ne sont précédés d’aucune préposition. Ainsi on trouve kâriya (fol. 242, vo), ayant fait, et tchintiya (sect. XI, 25 ), ayant pensé ; likhâpiya (section XV, 225), ayant fait lire ; vandiya, ayant fait