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Ainsi poûdjayimsou, de poûdj. Gandhamâlâdipoûdjâhi poûdjayimsou samantato (sect. XIX, 48), « ils lui faisaient hommage de guirlandes de fleurs. »

On peut citer encore asakkimsou, de shak, pouvoir. On voit que ce qui distingue ces formes des précédentes, c’est le déplacement du m final de la désinence isoum. Cette particularité suffit donc pour les faire rapporter, à priori, à un autre tems que le parfait ou aoriste. Or cette conjecture se change en certitude, puisqu’on rencontre des verbes avec des terminaisons pareilles à celles que nous venons d’indiquer, dont les radicaux portent tel ou tel signe qui empêche d’y voir un aoriste : des exemples éclairciront ceci. Il est des racines samscrites (drish, voir ; sad, s’affaisser ; gam, aller, sont de ce nombre) qui empruntent leurs quatre premiers tems de radicaux étrangers, comme pasy, sîd et gatchtchh. Maintenant si ce sont ces radicaux, et non drish et sad, qui portent la désinence imsou, il y a lieu de croire que ce sont des imparfaits, puisque les racines empruntées ne sortent pas des quatre premiers tems dont l’imparfait fait partie. Il faut nous accorder toutes fois que dans cette partie de la grammaire, le pali suit exactement l’analogie du samscrit, conjecture qu’autorisent les rapports bien connus de ces deux langues. S’il en est ainsi, nisîdi est l’imparfait de sad dans l’exemple suivant :

Nisîdi thero ânando attano thapitâsane (sect. III, 28), « le chef Ananda s’asseyait sur le siége qui lui était destiné. »

Asanesou nisîdimsou arahanto yathâ rakam (sec-