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fin de la première partie du sloka : Nagaram pavisî soubham, « il entra dans la belle ville, » de même, sect. XVII, 38, sâmado pavisî pouram, « il entra dans la ville avec ses ministres ; » et sect. XXIII, 83, sakkâram kârayî tadâ, « il lui rendit les devoirs de l’hospitalité. » Ici l’allongement de la voyelle ne peut être attribué à une erreur du copiste, car la mesure du vers exige impérieusement que la syllabe soit longue. Le nombre des exemples où l’î est allongé est trop considérable pour que je les donne tous ici. Je citerai seulement l’aoriste de la racine krî, répandre, qui est invariablement écrit kirî, avec un î long, dans ces exemples :

Mahindatherassa kare dakkhinodakam âkirî (sect. XV, 25), « il répandit l’eau de l’offrande sur les mains de Mahindathera. »

Tattha kâneva poupphâni tasmim thâne samokirî (sect. XV, 36), « quelles fleurs répandit-il alors dans ce lieu ? »

À cette forme paraît, au premier coup-d’œil, s’en rattacher une seconde, qui a échappé aux auteurs de l’Essai. Elle est d’une extrême simplicité, et paraît en usage pour les racines monosyllabiques, comme dâ, kri, bhoû. Ainsi adâ, il donna ; akâ, il fit ; ahoû, il fut, dans ces exemples :

Ahoû imasmim kappasmim tchatouttham gotamo djino (sect. XV, 211), « dans cette période (kalpa), le quatrième Bouddha fut Gotama. »

Imamhi kappe pathamam kakousandho djino ahoû (sect. XV, 57), « dans cette période, le premier Bouddha fut Kakousandha. »