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nombre de mots passés du samscrit dans les langues européennes pourraient être cités à l’appui de ce fait. Ce changement s’étend, suivant l’Essai (p. 96), à plusieurs mots samscrits où la sifflante est suivie d’une consonne, et ne paraît pas s’appliquer à d’autre désinence grammaticale que asmim. Cependant il a lieu aussi, quoique plus rarement peut-être, pour le pronom tasmâ pour tasmât, et en général pour la terminaison asmât, qui sert en pali à l’ablatif. Ainsi dans le Mahâvamsa on lit, fol. 84,  : tamhâ orouyha selamhâ, « étant descendu de cette montagne. » Et section XV, 43 :

Tam khanam yeva bîdjamhâ tamhâ nikkhamma ankouro, « en ce moment il sortit un rejeton de cette racine. »

Tchoûlâmanitchetiyamhâ gahetvâ (sect. XVII, 20), « ayant pris le joyau de la statue de Bouddha. »

Ce pronom asmât, qui, devenant en pali amhâ, sert de désinence à l’ablatif, nous conduit à une observation propre à jeter quelque jour sur la plus ancienne forme de la déclinaison samscrite des noms. En effet, si nous résumons les désinences diverses qu’on rencontre dans l’Essai sur le pali, et dont on peut retrouver en samscrit le type primitif, nous aurons une déclinaison un peu différente de celle que présente le samscrit classique. Prenons pour exemple le mot deva ; nous le donnerons tel qu’il est en pali, en même tems tel qu’on devrait le retrouver en samscrit ; enfin comme on le rencontre dans les textes indiens.