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de iti et de eva. En voici un exemple dans ce vers du Mahâvamsa, (Sect. XXVIII, 5.)

Ouppâdessâmi iḍevam tchintayantassa tchintitam.
Indicabo ecce, sic cogitantis cogitatio.

De plus, Sect. XXXI, 31.

Iḍevam samghavatchanam soutvâ.
Ecce sic concilii vocem audiens.

Pages 84 et 85 de l’Essai sur le pali, on a remarqué comme une particularité de cette langue, qu’elle abrégeait les voyelles de certains mots samscrits. Vingt exemples pris dans les manuscrits palis-siamois, appuient cette proposition. Cependant, si l’on en croyait l’orthographe du Mahâvamsa, il faudrait retrancher de ce nombre les trois mots moûla, racine ; tâpasa, pénitent, et sarîra, corps. Moûla, écrit par un ou bref dans l’Essai, doit l’être avec un long, comme en samscrit, d’après ces exemples du Mahâvamsa.

Magadhesou ourouvelâyam bouddhimoûle mahâmounî

Visâkhapounnamâsam so patto sambodhim outtamam (Mah. vam. sect. I, 12.)

« Le grand mouni (Bouddha), à la fin du mois visâkha, obtint la suprême intelligence, dans le pays de Magadha, au lieu d’Ourouvelâ, siége de la science. »

La traduction française ne rend qu’imparfaitement le sens du pali. Par sambodhim il faut entendre la qualité de Bouddha, ou plutôt de Sambouddha, terme qui désigne, dans le Mahâvamsa, l’état auquel arrivent après leur mort les représentans et successeurs humains du fondateur du Bouddhisme.