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fices dans lesquels sont renfermés les os de Bouddha, pour lesquels les Bouddhistes ont, comme on sait, une vénération particulière. On peut voir dans Davis[1] la représentation d’un de ces édifices dont la forme lourde et peu élevée justifie la dénomination de monceau, amas de pierres, sens qui est donné par l’Amaracocha à sthoûpa. Ils sont connus chez les voyageurs sous le nom de dagobah ou dagob. Ce mot me semble dériver de dhâtougabbha (en samscrit dhâtougarbha), « récipient des os » que l’on trouve fréquemment employé comme synonyme de thoûpa. Cela vient de l’usage auquel on emploie ces édifices, et de ce que le mot dhâtou veut dire dans le style bouddhique, au moins dans un grand nombre de passages, os. On rencontre en effet souvent dans le Mahâvamsa, le mot composé sarîradhâtou, élément du corps, dont dhâtou n’est qu’un abrégé.

Le sens propre de thero est vieillard, et je le dérive du samscrit sthavira, quoiqu’il paraisse au premier coup d’œil en être assez éloigné. Voici mes raisons. D’abord ce mot thero est dans le Mahâvamsa appliqué invariablement aux rois, aux prêtres, à leur chef, aux mendians, pour lesquels on a le plus de respect. Ensuite ce mot se trouve dans un ouvrage dont on ne peut récuser l’autorité, le vocabulaire pali, appelé Abhidhânappadîpika, ou « illustration des mots » dont M. Abel-Rémusat vient de faire l’acquisition pour le cabinet des manuscrits de la Bibliothèque Royale.

  1. Travel to Ceylon, pag. 221.