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CHAPITRE I.

ractère thay propre, et ne s’en distingue que par sa couleur, qui est jaune. Nous avons donc, pour déterminer les autres manuscrits, consulté Buchanan et Leyden ; et, quoique ces savans ne nous aient pas donné la forme des caractères, cependant leurs indications sont précieuses. Buchanan s’exprime ainsi[1] : « Dans beaucoup d’inscriptions, et dans les livres d’apparat tels que le Kammouva, le pali est écrit avec un caractère carré, ressemblant un peu au samskrit bengali[2], et qu’on nomme magata ou maghada. On peut en voir un spécimen dans la description du musée Borgia, p. 15. Mais en général on se sert pour l’écrire d’un caractère rond qui se rapproche beaucoup des lettres barmanes. » Ici nous retrouvons la première et la troisième espèce d’écriture que présentent nos manuscrits ; Leyden va nous donner l’explication de la seconde, et confirmer pleinement nos conjectures-Comme le passage de ce savant est ce qu’on a écrit sur les alphabets palis de plus précis et de plus exact, nous le donnons ici en entier. Il servira comme d’introduction générale à ce que nous avons à dire sur chacun de nos alphabets en particulier.

« L’alphahet pali semble dériver du dévanagari, quoiqu’outre une très-grande différence de forme, la

  1. Asiat. Research., t. VI, p. 305, ed. Lond. 4o.
  2. Ceux qui compareront notre planche iv avec les alphabets bengalis connus, trouveront probablement cette assertion peu exacte, (Voyez, au reste, sur le rapport des alphabets palis avec les alphabets de l’Inde, la planche V, et l’explication, chap. ii, § 4).