Après ce travail sommaire, il préparait un mémoire dans lequel il devait exposer le système de la grammaire palie dans ses détails, et le comparer avec le samskrit, le prâkrit et le zend. Mais la mort le frappa au milieu de ses recherches, et son mémoire sur les langues indo-chinoises est resté le seul monument d’un esprit d’une sagacité peu ordinaire, et d’une conscience remarquable.
Une fois bien constatée par le témoignage de tant de savans l’analogie du samskrit et du pali, nous avons dû nous occuper des moyens de lire les manuscrits que nous avions sous les yeux, et que nous pensions devoir contenir du pali. Ils se composent, 1o de manuscrits dont l’écriture ne ressemble, au premier coup d’œil, que d’une manière assez éloignée au spécimen donné par Laloubère (voy. pl. i et pl. ii) ; 2o de manuscrits en un caractère anguleux, qui affecte des formes presque gothiques, et pour lequel nous nous voyions privés de tout secours (pl. iii) ; 3o d’un fort beau manuscrit sur feuilles dorées, écrit en un gros caractère carré, que, d’après l’alphabet de Carpanus, nous pouvions prendre pour le carré barman (voy. pl. iv). Rien n’indiquait que tous ces manuscrits dussent contenir du pali ; mais comme ils faisaient partie de la collection des livres siamois, et qu’ils étaient écrits d’une autre manière que le thay ou siamois propre, on pouvait croire qu’ils formaient le dépôt des livres sacrés de Siam. Pour la première espèce d’écriture, cette conjecture devenait certitude ; car le caractère qu’on y trouve est, dans un manuscrit siamois, mélé[sic] au ca-