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CHAPITRE I.

ouvrage parmi les manuscrits de la bibliothèque du Roi, nous a mis en état de profiter de la traduction du P. Sangermano, et nous avons pu ainsi faire quelques progrès dans la connaissance de la langue, sous le double rapport de la grammaire et de la terminologie. Le mémoire de Buchanan nous a donc été d’un puissant secours ; mais comme il ne s’occupait que très-superficiellement de la langue, puisqu’il s’est presque contenté de noter la ressemblance du pali avec le samskrit, ce n’est qu’après avoir pris ailleurs des notions plus positives, que nous avons pu profiter des renseignemens contenus dans son travail. Or, ces notions, c’est à Leyden que nous les devons. Ce savant, dans le mémoire que nous avons cité plus haut, avait entrepris de donner une notice sommaire de toutes les langues qui se parlent dans la presqu’île au-delà du Gange, et même de quelques-unes de l’Océanique. Dans une énumération aussi complète que la sienne, le pali devait naturellement trouver sa place, non plus comme langage populaire, mais comme langue savante. Aussi put-on, pour la première fois, apprendre sur cet idiome peu connu, des détails précis et puisés aux sources authentiques. Leyden, dans son mémoire, donna un texte pali avec la traduction samskrite et anglaise, et, de plus, une liste de trente mots palis comparés avec le samskrit, le prâkrit et le zend. Il mit, le premier, hors de doute la ressemblance frappante de ces quatre langues entre elles, et donna un point de départ à ceux qui tenteraient d’arriver à la connaissance du pali par celle de l’un des trois autres idiomes, mais principalement du samskrit.