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ESSAI SUR LE PALI,

édition de cet ouvrage, le supprima comme inexact, et laissa le spécimen du Kammouva sans aucune explication possible[1].

Carpanus eut encore le tort de reprocher à Laloubère d’avoir pris le caractère barman pour le pali, quand lui-même il reproduisait si peu fidèlement, le pali carré qu’il avait sous les yeux[2]. Nous verrons plus bas que Leyden a réhabilité Laloubère, dont il faudra encore longtems louer l’exactitude et l’attention consciencieuse. Aidé de quelques autres recherches inédites de Carpanus, et des manuscrits du P. Mantegatius, qui se trouvent dans la bibliothèque du cardinal Borgia, Paulin de Saint-Barthélemi, dans son Catalogue du musée de Velletri, avança qu’il était impossible de comprendre la langue palie sans la connaissance du samskrit[3]. C’était dire que les deux idiomes étaient intimement unis l’un à l’autre. Paulin eut le mérite de donner quelques preuves

  1. Alphabetum alterum vero quod ære incisum priori editioni adduximus, nunc haud moramur, etsi hujus modi alphabetum pali, sive bali, sive etiam balia appellatum, vetustissimum in Avæ regno et arcanum esse probe scianius, ut pote quod a Talapoinis (quod monachorum genus est) usurpari soleat. Scilicet prætereundam à nobis omnem de eo curam existimavimus, postquam tres vel quatuor hujus modi characterum formas dubias, duas vero falsas omnino esse intelleximus, quin nobis quidquam certius aut securius oblatum fuerit, quod sufficiendum tuto censeremus. Alphab. Barmanum, ed. post., p. 10.
  2. Anno 1688 Dns. de Laloubère… quosdam ex alphabeto bali seu pali characteres in Europam retulisse credidit ; at deceptus fuit, quandoquidem ii non aliud sint quam characteres sive litteræ barmanæ et regni Laos. Alph. Barman., ed. 1776, p. 38.
  3. Musei Borgiani Vellitris codices Mss. avenses peguani, etc., p. 16.