une classification tout arbitraire ; les cinq voyelles d’abord, l’h aspirée et les quatre semi-voyelles, les cinq nasales, les fortes aspirées des cinq ordres, etc. Dans chacune de ces divisions, il n’y a pas cinq accens, mais cinq lettres différentes, par exemple, ha, ya, va, ra, la ; tandis que, dans la disposition de l’alphabet pali, tel que le donne Laloubère, qu’on lise, d’après l’accentuation barmane et siamoise, ka, kha, khà, ga, nga, ou suivant le système samskrit, ka, kha, ga, gha, nga, on peut, à la rigueur, voir là une seule et même lettre successivement affectée de cinq accens différens. C’est en renversant la disposition de Kircher que Laloubère eût pu retrouver l’ordre de l’alphabet pali ; mais cela n’empêche pas d’admirer l’instinct qui, déjà, le portait à trouver de l’analogie entre deux alphabets alors si peu éclaircis. Depuis Laloubère, le seul alphabet que nous trouvions, a été donné par Kæmpfer dans ses Amænitates exoticæ[1]. Ce savant, dans une petite planche in-4o, qui contenait les alphabets de quatorze langues, fit graver un caractère pali entièrement indéchiffrable, mais qui ressemble cependant à celui de Laloubère. Il est tout-à-fait impossible de se servir de ce spécimen pour la lecture du pali : d’abord, parce que les lettres sont si rapprochées les unes des autres qu’on ne peut les distinguer ; ensuite, parce que la valeur n’en est pas indiquée, et que si on suivait, pour trouver cette valeur, l’ordre de l’alphabet sémitique, qui ouvre cette planche, on
- ↑ Fascic. ii, p. 440.