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CHAPITRE I.

sanskretam, qui est, dit-il, la langue savante des brahmanes de la côte de Coromandel[1]. » Dans l’état d’imperfection où se trouvaient ces études, il y avait quelque mérite à faire ces rapprochemens que Chambers a reproduits depuis[2]. Le désir de trouver des analogies quelles qu’elles fussent, entre le pali et les idiomes de l’Inde, paraît même avoir tellement dominé. Laloubère, qu’il essaya d’établir un rapport entre l’alphabet pali qu’il avait fait graver, et le dévanagari que Kircher avait consigné dans sa Chine illustrée. « Autant que je puis juger du hanskret, par l’alphabet que Kircher nous a donné dans la Chine illustrée, cette langue, qui est la langue savante du grand Mogol, a cinq accens, comme le pali, car les caractères de son alphabet sont divisés de cinq en cinq[3]. » Kircher en effet avait donné un alphabet dévanagari assez fidèle, dont les lettres sont divisées de cinq en cinq[4]. Mais il n’est pas exact de conclure de cette division, comme le fait Laloubère, que les lettres dévanagaries ont cinq accents comme les lettres pâlies. Dans l’alphabet de Kircher, les lettres samskrites ne sont pas disposées selon l’ordre adopté généralement, ka, kha, ga, gha, nga, etc., ordre que suit exactement le pali, mais selon

  1. Laloubère, t. ii, p. 75 ; Abraham Roger, La Porte ouverte au Paganisme, p. 77, trad. franç.
  2. Rech. asiat., t. ii, p. 103, trad. franç.
  3. Laloubère, t. ii, p. 98.
  4. Chine illustrée, p. 222, trad. franç.