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Madame Clinton remit à madame Duval une lettre de M. Villars, par laquelle il la prioit de consentir à mon départ. J’en obtins d’abord la permission : mais lorsqu’elle vit que je quittois Londres avec tant de facilité, et qu’elle se persuada que M. Dubois m’étoit réellement indifférent, elle commença à s’adoucir un peu, et elle me déclara que si elle m’avoit connu de pareils sentimens, elle n’auroit point souffert que je m’enterrasse de nouveau à la campagne ; qu’elle n’avoit pensé à me renvoyer que pour punir M. Dubois.

Les Branghton sont venus prendre congé de moi ; mais n’en parlons plus : la patience m’échappe quand je pense à ces gens, qui sont la cause de tout le trouble qui m’a accompagnée ici.

Mon abattement fut tel pendant tout le voyage, que j’eus toutes les peines du monde à faire revenir la digne madame Clinton de l’idée que j’étais malade. Hélas ! je me trouvois dans une assiette d’esprit plus accablante qu’aucune souffrance du corps.

Lorsque je fus arrivée à Berry-Hill, — lorsque la voiture s’arrêta devant la maison, oh ma chère, comme le cœur me battoit de joie ! Et lorsque le plus