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selle avec laquelle il a dansé dernièrement, lui demande sa voiture pour se faire conduire à Holborn ».

Le domestique fut bientôt de retour, et rapporta que son maître me faisoit ses complimens, et m’assuroit que son carrosse étoit entièrement à ma disposition.

Je fus sensible à cette politesse : mais le souvenir de la conduite inconsidérée qui y avoit donné lieu m’occupa bien avantage. Madame Duval et les demoiselles Branghton n’eurent rien de plus pressé que de monter en voiture ; il fallut me résoudre à les y suivre.

Rendues chez nous, les Branghton demandèrent au cocher qu’il les ramenât à Snow-Hill. Les domestiques, devenus plus polis, obéirent sans répliquer. Je ne m’en mêlai plus, persuadée que mes remontrances seroient parfaitement inutiles, et je me retirai dans ma chambre.

Je n’ai guère passé une nuit plus inquiette. À peine avois-je réussi à me remettre bien dans l’esprit de mylord Orville, et voici déjà un nouvel accident qui gâte tout. Que pensera-t-il ? — Faire trophée de sa connoissance ; divulguer que j’ai dansé avec lui, — prendre avec