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la part de mylord Orville, suffiroit pour compenser toutes mes peines.

En effet, mon cher monsieur, ma situation actuelle exigeoit quelque consolation ; d’autant plus que depuis sa visite il est survenu deux nouveaux incidens, qui, vraisemblablement, me susciteront encore des embarras.

Pendant le déjeûné, madame Duval me demanda si j’aimerais à me marier, et elle ajouta que M. Branghton lui avoit proposé une alliance entre son fils et moi. Surprise et choquée d’une pareille ouverture, j’assurai madame Duval que si M. Branghton pensoit sérieusement à moi, il perdoit son temps.

« J’avois moi-même, répliqua-t-elle ; d’autres vues pour vous, et c’est dans cette intention que j’espérois de vous conduire à Paris ; mais puisque ce projet rencontre tant de difficultés, il me semble que vous ne sauriez mieux faire que d’accepter le parti qui se présente aujourd’hui : vous m’appartenez l’un et l’autre, je vous laisserai mon bien, et de cette façon je vous aurai pourvus tous deux ».

Je la suppliai de ne point suivre un plan incompatible avec mes idées, puisqu’à mes yeux le jeune Branghton étoit