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prévalu pour m’insulter. Loin de-là, je suis persuadée qu’il ne peut refuser sa pitié à une jeune personne tombée, en apparence, dans cet état avilissant. Mais, quels qu’aient été ses doutes et ses soupçons, il est certain qu’ils n’influèrent en rien sur sa conduite. Il me parla avec les mêmes égards et la même politesse qu’il m’avoit témoignés autrefois quand je fis sa connoissance chez madame Mirvan, dans des conjonctures plus favorables. Quoi qu’il en soit, quittons ce sujet.

Dans tous les revers que je rencontre, il m’est doux, mon cher monsieur, d’être convaincue que votre tendresse et votre protection me restent toujours. Ah ! si ma plume pouvoit exprimer la force de mes sentimens, avec quelle chaleur ne vous dirois-je pas combien je suis votre dévouée

Évelina.




LETTRE LIII.


Suite de la Lettre d’Évelina.
Berry-Hill, 28 mars.

Excédée d’ennui et de mauvaise humeur, incapable de toute application